"Bâtir l'école de la confiance." Voilà l'objectif poursuivi par Jean-Michel Blanquer depuis son arrivée à la tête du ministère de l'Éducation nationale. "Ma conviction, c’est que notre système a besoin de liberté et de confiance", expliquait-il lors du Grand Rendez-vous d'Europe1/CNews/Les Echos au début du mois de juillet.
Cette idée de "liberté" et de "confiance", Blanquer l'a réaffirmée dimanche, lors d'un entretien accordé au JDD. Un leitmotiv que le ministre a l'intention d'appliquer dans sa réforme du collège. S'il assure que "revenir en arrière n'est pas (sa) méthode" et qu'il "ne détricote pas" la réforme du collège du gouvernement précédent. Il estime que cette dernière "a cassé l'attractivité des établissements publics".
"La liberté bien conçue favorise l'égalité." Pour inverser cette tendance, Blanquer souhaite donc apporter "davantage de libertés (aux collèges) dans le choix de leurs thématiques". "Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s'inspirer du privé, mais aussi des modèles étrangers et surtout des études scientifiques", lâche-t-il avant de poursuivre : "Le vrai ennemi du service public, c'est l'égalitarisme ; son ami, la liberté. La liberté bien conçue favorise l'égalité."
Un retour à la semaine de quatre jours. Autre sujet sur lequel le ministre de l'Éducation nationale souhaite laisser de la liberté aux écoles élémentaires : la semaine de quatre jours. "Un tiers des communes (37 %), en accord avec les conseils d'école, souhaite revenir à quatre jours de classe dès cette rentrée. (...) Ce mouvement montre que la possibilité que nous avons offerte correspondait bien à un besoin du terrain et que la mise en place de la semaine de quatre jours et demi n'avait pas été bien vécue partout", analyse-t-il.
"Avoir une approche pragmatique." "A contrario, dans d'autres cas, la situation actuelle est satisfaisante", confie le ministre, qui juge qu'il faut "avoir une approche pragmatique" : "Aucune étude ne montre la supériorité d'une formule sur une autre." Jean-Michel Blanquer assure par ailleurs que, pour les communes qui vont rester à la semaine de quatre jours et demi, il travaille "avec le Premier ministre pour une pérennisation du fonds de soutien aux activités périscolaires".
Mais selon lui, il existe "un sujet plus important que celui du rythme hebdomadaire" : les vacances ! Faut-il réduire les vacances ? "Il n'y a pas d'engagement présidentiel en la matière", répond Jean-Michel Blanquer. "On doit se poser la question des vacances, qu'il s'agisse de l'été ou des vacances intermédiaires", reconnaît-il toutefois. Aucune annonce sur le sujet pour l'instant donc. Peut-être pour ne pas gâcher les vacances d'été justement.