Le chantier a été lancé il y a quelques mois en Gironde, à partir d'un échantillon représentatif de plusieurs centaines de familles. Toutes ont été longuement interrogées. Résultat : 12% ne font pas valoir la totalité de leurs droits. Elles touchent par exemple les allocations familiales, mais, par ignorance ou par peur de s'embarquer dans des démarches trop lourdes, elles passent à côté de l'allocation logement, de la prime d'activité ou du RSA…
La même technique pour identifier les fraudeurs. Sur la base de ce travail, les équipes de la CAF ont pu identifier les profils de ces allocataires distraits qui reviennent le plus souvent, et définir les clés du ciblage qui va maintenant être appliqué à la France entière. En la matière, la Cnaf ne part pas de rien. En effet, elle utilise la même technique que celle qui permet, depuis plusieurs années, aux CAF, de cerner avec une précision quasi-scientifique les fraudeurs aux allocations. "Ça a du sens de montrer qu'aujourd'hui, avec les techniques de 'big data', on peut aller plus loin dans l'application des principes de solidarité et d'égalité aux droits", estime Daniel Lenoir, directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales.
210 euros par mois pour les familles concernées. Et ce ciblage à grande échelle ne va pas s'arrêter aux seuls fichiers des caisses d'allocations familiales. L'idée est aussi d'identifier, dans d'autres grands fichiers, celui de Pôle Emploi notamment, les personnes qui passeraient à côté de l'une ou l'autre des prestations versées par les CAF. Pour l'heure, cette régulation est efficace. Rien que dans le département de la Gironde, la récupération de ces droits a rapporté 210 euros par mois en moyenne aux familles qui en ont fait la demande.