Les avocats des parents de Vincent Lambert, portés en triomphe. 1:59
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Romane Hocquet, à Paris, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
La décision de la cour d'appel de Paris de rétablir les traitements visant à maintenir en vie Vincent Lambert, lundi soir, a été vécu comme "une grande victoire" par les personnes qui dénonçaient l'arrêt des soins, réunies à Paris.
REPORTAGE

Il est environ 22h30, lundi soir, quand un "oui" et une grande clameur viennent animer les abords du rond-point des Champs-Élysées, dans le 8ème arrondissement de Paris. Après avoir défilé depuis le ministère de la Santé, c'est là que plusieurs dizaines de personnes sont venues attendre fébrilement la décision de la cour d'appel de Paris sur la reprise éventuelle des traitements dans l'affaire Vincent Lambert, finalement ordonnée. C'est Me Triomphe, avocat des parents opposés à l'arrêt des soins, qui annonce cette bonne nouvelle.

"On a suivi sa vie depuis des années"

Les soutiens aux parents explosent de joie. "C'est marrant, mais en fait Vincent, pour la plupart, on ne le connait pas", réagit Camille, qui n'a pas pu retenir ses larmes. "Mais on a suivi sa vie depuis des années, on a écouté sa maman, on a vu toutes les vidéos qui ont été postées. Et ce soir, je pense qu'on était tous très proches de Vincent donc on est tous très heureux."

Entendu sur europe1 :
Il faut se battre jusqu'au bout quand on sait qu'on a la vérité. Vincent n'était pas en fin de vie

Le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH), comité de l'ONU, avait demandé à la France de surseoir à l'arrêt des traitements dans l'attente d'un examen du dossier sur le fond. Alors que la France martelait que la suspension de l'arrêt des traitements préconisée par le CDPH "est dépourvue de caractère contraignant", la cour d'appel a jugé qu'"indépendamment du caractère obligatoire ou contraignant de la mesure de suspension demandée par le Comité, l'État français s'est engagé à respecter ce pacte international".

"C'est une très grande victoire pour moi", se félicite la mère de Vincent Lambert, Viviane, au micro d'Europe 1. "Comme quoi, il faut se battre jusqu'au bout quand on sait qu'on a la vérité. Vincent n'était pas en fin de vie, Vincent n'avait pas d'obstination déraisonnable. Il avait besoin de boire, de manger et d'amour, c'est tout."

Une "remontada" pour l'avocat des parents

L'un des avocats de Viviane et Pierre Lambert emploie, lui, une expression du vocabulaire sportif, en évoquant une "remontada" dans ce dossier. Pour Viviane Lambert, "la justice a entendu" les opposants à l'arrêt du traitement, qui avait commencé quelques heures plus tôt.

Mais "il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que Vincent ait la vie la plus douce qu'il puisse avoir", estime Camille. Désormais, ses soutiens réclament le transfert de Vincent Lambert dans un centre spécialisé pour handicapés.

Ses soutiens restent vigilants

"Vincent pourra faire les progrès dont il est probablement capable, mais qui sont empêchés depuis des années puisqu'il ne reçoit pas les soins dont il aurait besoin, notamment de rééducation pour la déglutition, qui lui permettrait d'améliorer sa situation", explique une jeune manifestante. "Maintenant, il n'a plus rien à faire dans cette hôpital, il faut qu'il sorte le plus rapidement possible", abonde Viviane Lambert.

Il est minuit passé près des Champs-Élysées et la foule se disperse lentement. Mais les soutiens des parents resteront vigilants : le CHU de Reims doit reprendre les traitements, ce que les avocats de Viviane et Pierre Lambert iront vérifier mardi.