Coup dur pour Anne Hidalgo. Lundi, l'annulation de la piétonnisation des voies sur berge, mesure phare et polémique de la maire de Paris, a été confirmée en appel par la cour administrative. Mais des données issues des capteurs de la mairie de Paris et d'AirParif, révélées jeudi par le Parisien, interrogent également sur les intérêts d'une telle mesure sur la circulation et sur la pollution dans Paris.
Plus de circulation boulevard Saint-Germain. Selon ces données, les embouteillages n'ont pas diminué depuis l'instauration de la piétonnisation des voies sur berge en 2016. Les automobilistes se sont simplement reportés sur d'autres axes et notamment sur les quais hauts et le boulevard Saint-Germain. Ainsi en 2018, ce sont 13,5% de voitures de plus qui circulent sur ce boulevard en comparaison à 2015, avant la fermeture. Même constat quai de la Mégisserie et quai Henri-IV. La circulation a augmenté respectivement de 27,8 % et de 45,6 % entre 2015 et 2018.
Moins de certitudes sur la pollution. Autre constat soulevé cette fois par les données issues des capteurs d'AirParif, l'association de surveillance de la qualité de l'air : la pollution n'a pas baissé partout depuis la piétonnisation des voies sur berge. Elle a diminué par exemple dans le quartier de l'Opéra et des Champs Elysées, mais en revanche, la moyenne annuelle de dioxyde d'azote par m3 a augmenté autour du quai des Célestins. Air Parif précise toutefois dans Le Parisien que ces données ne prennent pas en compte les conditions météorologiques et qu'il faut ainsi les déchiffrer avec prudence.
1,5 million de visiteurs sur les voies. En mars, la mairie de Paris avait décompté 1,5 million de visiteurs sur les voies sur berge depuis le début de la piétonnisation. Selon elle, ces voies constituent pour les visiteurs "un vrai espace de respiration et de liberté, pour se promener, se détendre, faire du sport, ou encore pour aller travailler à vélo".