Entre 30 et 80 surveillants pénitentiaires, selon les sources, manifestaient mardi pour la deuxième journée consécutive en bloquant les accès à la maison centrale de Clairvaux afin de s'opposer à sa fermeture, annoncée fin avril par le ministre de la Justice.
"Non à la fermeture". "Nous sommes 80, comme hier, à réaliser le blocage complet de l'établissement, avec barrières, palettes, pneus, etc. Nous bloquons toutes les visites, sauf celles au parloir", a indiqué Frédéric Stoll, délégué régional FO pénitentiaire. Comme la veille, des banderoles "Non à la fermeture" et "Urvoas m'a tuer" sont accrochées sur les grilles. Selon la préfecture de l'Aube, une trentaine de personnes manifestaient devant la prison dans le calme et ne bloquaient pas les visites.
Des protestations toute la semaine. "Nous attendons toujours la réponse du ministre, et reconduirons au besoin le mouvement tous les jours jusqu'à samedi où nous manifesterons à Bar-sur-Aube à 14h30", a prévenu Frédéric Stoll. Des membres du cabinet du ministre de la Justice étaient venus rencontrer le personnel lundi afin de "faire un état des lieux en vue de discuter de la méthode pour la fermeture de l'établissement", avait indiqué la chancellerie. "La fermeture d'une prison est toujours codifiée et encadrée par des règles d'accompagnement des personnels", avait-elle ajouté.
Une fermeture "sans concertation". Le président de la région Grand Est, Philippe Richert, venu également sur place lundi pour rencontrer les manifestants, "s'étonne du caractère tout à fait abrupt de cette décision de fermeture prise sans concertation aucune", dit-il dans un communiqué. "Alors que tout le monde s'accorde pour reconnaître que notre pays manque de nombreuses places en prison, cette décision de fermeture est d'autant plus incompréhensible que Clairvaux bénéfice d'une réputation de site sécurisé et dispose d'une réelle expertise dans la gestion des prisonniers difficiles", avait ajouté Philippe Richert.
En marge d'un déplacement à Agen fin avril, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas avait indiqué qu'en raison de sa vétusté, la maison d'arrêt de Clairvaux allait "vite" fermer.