La ville de Paris va consacrer plusieurs millions d'euros à l'accueil des réfugiés, dans le cadre d'un plan mêlant protection des femmes et enfants, intégration et accompagnement des Parisiens bénévoles. "2.200 personnes ont été hébergées par l'Etat depuis juin", date de la première évacuation de campement illégal à Paris, a rappelé lundi Dominique Versini, adjointe à la Maire de Paris chargée des affaires sociales.
Logement et emploi. Le plan promet la "mise à disposition de bâtiments et de foncier municipaux" pour installer des centres d'hébergements (le fonctionnement étant lui assuré par l'Etat). Partant du principe que "beaucoup de personnes ont été chefs d'entreprise ou ont eu un autre métier" dans leur pays, le plan mise sur l'intégration par l'emploi, avec l'extension aux réfugiés du dispositif "Premières heures" de réinsertion piloté avec Emmaüs Défi, et un accompagnement à la création d'entreprise. Un partenariat va être mis en place avec l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), a souligné Dominique Versini.
Le plan veut aussi améliorer la protection des personnes vulnérables, notamment des réfugiés adolescents et des femmes avec enfants, avec l'ouverture d'un centre de 50 places d'ici la fin de l'année.
Encadrer la solidarité des Parisiens. Pour renforcer l'accès aux droits, un guide en plusieurs langues sera diffusé à 5.000 exemplaires dès novembre, le dépôt de demande de dossier de logement sera facilité et un système de parrainage sera mis en place. La Ville veut en effet accompagner la mobilisation spontanée des Parisiens. Une plateforme internet centralisant offres et demandes a été lancée (jemengage.paris.fr)et dans chaque arrondissement un point de collecte de biens prioritaires (kits hygiène, chaussures...) va être mis en place.
Paris assure ne pas oublier les SDF. Pour la mise en oeuvre de ce plan, "un effort substantiel, de plusieurs millions d'euros, sera réalisé par la collectivité parisienne", a-t-on indiqué à la Ville, en précisant qu'il serait précisé "dans le cadre du calendrier du budget 2016". Mais "aucune hiérarchie ne doit être faite entre les personnes à la rue", souligne le document de présentation du projet, en assurant que l'effort en faveur des migrants "ne se fera pas au détriment" des sans-abris.