L'aéroport parisien Roissy Charles-de-Gaulle s'est doté d'une cellule dédiée au renseignement, forte d'une trentaine d'agents afin de récolter des "informations plus sophistiquées" sur la plateforme aéroportuaire, la deuxième d'Europe.
Des policiers du renseignement. "Ce sont de vrais professionnels du renseignement qui arrivent", a déclaré jeudi le préfet délégué aux aéroports Philippe Riffaut. Cette unité, qui vient de se mettre au travail, est en grande majorité composée de policiers de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris. Elle comporte aussi des gendarmes, et un officier de liaison de la douane devrait compléter le dispositif. La gendarmerie des transports aériens et la police aux frontières, qui effectuaient déjà des missions de renseignement sur l'aéroport, vont contribuer au recueil d'informations, a précisé le préfet.
Prévenir les attentats.Après les attentats de janvier 2015, Philippe Riffaut dit avoir fait valoir auprès du ministère de l'Intérieur que "les capacités du renseignement n'étaient pas suffisantes compte tenu des enjeux" à Roissy, où plus de 65 millions de passagers ont transité l'année dernière. "On avait besoin d'informations plus sophistiquées", estime-t-il. La cellule, aussi compétente sur l'aéroport du Bourget, traitera également les informations de nature économique et sociale. A Roissy, sous haute surveillance depuis les attaques jihadistes de 2015 à Paris, les autorités ont décidé de passer au crible les quelque 85.000 autorisations d'accès à la zone dite "réservée" de cet aéroport. Au total, depuis janvier 2015, 852 personnes se sont vues retirer ou refuser ce sésame. Parmi elles, 87 étaient soupçonnées de radicalisation, selon le préfet.