Il est le doyen des députés, et devra passer devant la justice pour avoir oublié de déclarer une partie de son patrimoine. Bernard Brochand, 79 ans, député Les Républicains – et l'un des rares à avoir gardé sa place après le triomphe d'En Marche! aux législatives de juin -, avait omis de mentionner un compte en suisse, compte généreusement garni. Le juge a refusé vendredi matin d'homologuer la peine qui a été convenue entre le parquet et Bernard Brochand lors d'une procédure de plaider-coupable.
1,2 million d'euros en Suisse. Son compte en banque dormait chez UBS depuis 40 ans. Fin 2013, Bernard Brochand détenait 1,2 million d'euros. Mais quelques mois après l'affaire Cahuzac, un signalement remonte à la toute nouvelle Haute Autorité pour la Transparence ; l'intéressé vient de régulariser sa situation avec Bercy, il est démasqué.
Un compte quasiment oublié. Pourtant, le député des Alpes-Maritimes s'était félicité peu avant d'avoir toujours déclaré son patrimoine au cours de ses mandats. Faux, de toute évidence. De 2001, date de sa première élection, à 2014, aucune mention de ce compte en banque n’apparaît dans ses déclarations. Pour se justifier, l'ancien maire de Cannes, et publicitaire fortuné, évoque ses activités à l'étranger et des dividendes versées par une société américaine. Il ajoute que c'est UBS qui gérait ce compte, quasiment oublié selon lui, au point qu'il omette de le mentionner dans ses déclarations à l'Assemblée.
Le cancre de l'hémicycle. Bernard Brochand avait été reçu discrètement au tribunal pour une audience de plaider-coupable. La peine qui lui a été proposée n'a finalement pas été homologuée vendredi matin. Il pourrait tout de même échapper à l'inéligibilité et retourner travailler sereinement au Palais Bourbon où un collectif d'observateurs lui a récemment décerné un bonnet d'âne : une présence épisodique en séance, aucun rapport parlementaire ni aucune proposition de loi, durant la dernière législature.