Laurent se languit de sa compagne bloquée au Maroc depuis mars : "J’ai du chagrin"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
La compagne de Laurent est bloquée au Maroc depuis le mois mars en raison du confinement. Cette dernière ne parvient pas à rentrer. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Laurent confie que sa compagne lui manque et dit se sentir isolé en raison de sa malvoyance.
TÉMOIGNAGE

Cela fait près de trois mois que Laurent n’a pas vu sa compagne. Cette dernière est bloquée avec sa fille au Maroc depuis le 14 mars dernier en raison du confinement. Malgré ses démarches auprès du consulat, elle ne parvient pas à rentrer. Au micro de "La Libre antenne" sur Europe 1, Laurent confie à Olivier Delacroix se sentir isolé et avoir du chagrin à cause de l’absence de sa compagne.

"Ma compagne est au Maroc depuis le 14 mars. Elle avait besoin d’y aller pour toucher un petit héritage de sa sœur qui est décédée dans un accident. Elle n’a pas pu rentrer à cause du confinement. Je ne l’ai pas vue depuis. On se téléphone, mais parfois on n’arrive pas à s’avoir à cause des communications difficiles. Je commence à déprimer parce que le temps est très long. Moralement, ça ne va pas très bien. Elle voudrait bien rentrer, mais il n’y a pas de possibilités.

" Ils sont encore confinés "

Je l’ai rencontrée à la fin de l’année 2017 sur Meetic. Elle était veuve. Son premier mari était chirurgien, mais il est décédé d’un cancer. Elle s’est remariée après avec un Français qui n’était pas gentil. Elle a divorcé au bout de trois ans de galères et après nous nous sommes rencontrés. On s’entend très bien, parce qu’elle n’a aucun défaut. Elle est gentille et intelligente. Elle est infirmière. On ne peut rien lui reprocher. Nous vivons ensemble depuis deux ans.

Elle est à Agadir avec sa fille qui n’est pas gentille avec elle. Elle lui en fait voir de toutes les couleurs. Elle a 28 ans. C’est la dernière de la famille et a été très gâtée. Elle ne travaille pas. Ma compagne est allée au consulat, mais il n’y a rien qui bouge. En plus, ils sont encore confinés. Quand nous avons été déconfinés le 11 mai, eux en avaient encore pour au moins trois semaines.

J’ai du chagrin et je suis isolé. Je ne travaille pas parce que je suis malvoyant. Je n’ai pas de lien social. Je n’ai pas de famille. Ma mère est morte en 2012 d’un cancer. Je n’ai pas de frères et sœurs. J’ai des relations au bistrot du quartier, mais ce ne sont pas des copains. Je n’ai pas envie de boire comme eux. Je me force à bien manger pour ne pas me laisser aller.

J’ai appelé les auxiliaires des malvoyants et des aveugles. Quelqu’un va venir me voir la semaine prochaine pour parler avec moi pendant quelques heures. Ça me fera du bien. Je vais parfois au marché. Il y a des gens qui me disent : 'Tu n’es pas près de la revoir. Ça va durer au moins jusqu’au mois de septembre'".