"Scarifie-toi la main sur toute la longueur, trois fois", voilà l'un des mots d'ordre du "Blue Whale Challenge", un "jeu" venu de Russie et qui inquiète les autorités françaises. Lundi, la Police nationale a même publié un message sur Twitter contenant #Bluewhalechallenge, pour rappeler que "La provocation au suicide est punie par la loi".
[#bluewhalechallenge] Ne vous laissez pas influencer, aucun défi ne mérite de risquer votre vie. En cas d'urgence #réflexe17. pic.twitter.com/boWNlXXFEm
— Police Nationale (@PoliceNationale) 6 mars 2017
S'échouer comme une baleine bleue
Et pour cause, le principe de ce "jeu morbide" est ni plus ni moins de conduire les jeunes gens qui y participent au suicide. À la mode sur les réseaux sociaux russes depuis deux ans, il a déjà fait plusieurs morts. Il s'inspire d'une croyance populaire selon laquelle la baleine bleue (blue whale) s'échouerait volontairement sur une plage pour mourir.
Deux adolescentes de 15 et 16 ans sont mortes en février en se jetant d'un toit. Quelques jours plus tôt, une jeune fille de 15 ans avait été grièvement blessée en se jetant du cinquième étage d'un immeuble et une autre de 14 ans s'était tuée en se jetant sous un train, rapporte The Siberian Times.
"Au jour 50 : saute du toit ou pends-toi"
Pour participer, il suffit de s'inscrire sur un groupe dédié sur le réseau social VKtontakte, l'équivalent russe de Facebook. Le "joueur" reçoit ensuite une liste de cinquante défis à réaliser en cinquante jours. Il doit envoyer des photos de ses "exploits" que le "parrain" valide. L'adolescent est alors pris au piège par la pression de la communauté.
Les premiers défis ressemblent somme toute à une épreuve de courage sans grand danger : "Lève-toi à 4h20 et regarde des vidéos effrayantes", "Dessine une baleine et écris Whale sur une feuille", "Écris sur ton mur #I'm Whale", égrène Le Parisien en exemples. Mais rapidement, ils prennent une toute autre ampleur quand le participant doit se "scarifier la main sur toute la longueur, trois fois", se "couper les lèvres" ou encore "s'asseoir sur le bord d'un toit, les jambes dans le vide". Des défis de plus en plus dangereux dont l'apogée arrive le cinquantième et dernier jour : "saute du toit ou pends-toi".
Tous mobilisés
Face à cette menace de voir le "jeu" s'installer en France, internautes, youtubeurs, associations se mobilisent. Facebook a même créé une nouvelle option le 1er mars pour permettre aux utilisateurs de signaler un contenu "menaçant, violent ou suicidaire". L'utilisateur peut ensuite "proposer de l'aide ou de l'assistance" à la personne concernée ou demander à Facebook "d'examiner la publication". Le réseau social s'engage ensuite à envoyer un message à l'internaute qui a posté le contenu signalé pour lui soumettre des contacts auprès de qui trouver de l'aide ou des conseils, explique Le Figaro. En revanche cette mesure n'existe pas sur VKtontakte.
Le sujet était même l'un des plus discutés sur le réseau lundi mais surtout pour en dénoncer le principe. À en croire ces nombreux messages d'indignation, les utilisateurs de réseaux sociaux ne semblent pas attirés par cette nouvelle mode. Des youtubeurs se sont alors emparés du problème et ont consacré des vidéos de mise en garde qui ont remporté un certain succès (entre 23.000 et près de 40.000 vues en deux jours pour les plus populaires).
Dès dimanche, l'association Prévention Suicide a publié une vidéo de mise en garde pour éviter que ce "jeu" ne devienne se répande chez les adolescents français.
Mise en garde contre un challenge internet dangereux qui peut vous mettre en danger.A partager.https://t.co/f8D0JgaoGy #bluewhalechallenge
— Prévention-suicide (@AssoPrevSuicide) 5 mars 2017