"Des truites avec des mégots dans le ventre, des musaraignes bloquées dans des canettes, des tortues étouffées par des sacs plastiques…" La liste des méfaits liés aux déchets, dressée par Géraldine Audrerie, de la Fondation pour la nature et l'homme, est malheureusement connue.
Une initiative venue de Suède. Face à ce constat, le salut viendra-t-il des coureurs ? À première vue assez invisible, l'impact positif que les joggeurs peuvent avoir sur le ramassage des déchets est peut-être plus grand qu'on ne le pense. En Suède, cela a même un nom : le plogging, contraction de "jogging" et de "plocka upp" ("ramasser" en suédois). C'est ce que fait depuis quinze ans Frédéric Vincent, près de Calais, qui ramassent des déchets lorsqu'il enfile ses chaussures de running. Depuis, l'homme a acheté sa camionnette pour faire des repérages sur les zones où s'entassent les déchets. Résultat : 15 tonnes de détritus ramassées selon lui et l'ouverture, dans le courant du mois d'avril, d'un parc pour enfants consacré à la gestion des déchets.
Même si elle est encore assez anonyme sous nos latitudes, la pratique prend de l'ampleur en France grâce à Run Eco Team, initiative lancée par Nicolas Lemonnier, ostéopathe de profession. "J'ai commencé à courir pour être un papa un peu plus présentable avant la naissance de mon fils, il y a deux ans. Je me suis alors mis à ramasser des déchets. J'ai posté des photos sur Facebook et j'ai eu beaucoup plus d'interactions positives" que des photos traditionnelles de footing, explique celui qui a séduit Mark Zuckerberg, avec son projet. Le fondateur de Facebook a partagé une vidéo de ces coureurs sensibles à l'écologie sur sa page, il y a quelques mois.
50.000 membres en France. Aujourd'hui, par l'intermédiaire de l'application Run Eco Team, plus de 50.000 personnes font leur jogging et ramassent des déchets pendant leur course, dans plus d'une centaine de pays. Une goutte d'eau dans un océan de déchets ? "Il faut évidemment agir à la source du problème, qui est la consommation de déchets. Cela peut passer par refuser les couverts le midi quand on n'en a pas besoin ou réduire le nombre de produits nettoyants", insiste Géraldine Audrerie, qui revendique 458 activités recensées sur la plateforme "J'agis pour la nature".
Géraldine Audrerie : "'J'agis pour la nature' c'est une plateforme internet qui a été créée en 2010 par la @FondationNH et son objectif c'est de faire le lien entre le grand public, qui lui veut agir concrètement pour la biodiversité et les professionnels de la nature" #E1CCpic.twitter.com/DbfMKiNvAh
— Circuits Courts (@CircuitsCourts) 6 avril 2018