Le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Paluel, en Seine-maritime, a redémarré après un arrêt de plus de trois ans à la suite d'un accident lors d'une opération de maintenance, a annoncé EDF mardi. "Le réacteur a redémarré", a indiqué une porte-parole de l'électricien.
Selon les données publiées sur le site du gestionnaire du réseau électrique RTE, ce réacteur d'une capacité de 1.300 MW a produit mardi jusqu'à 90,5 MW avant de cesser sa production d'électricité. "Un aléa sur la turbine nous a contraints à le déconnecter du réseau" mais "le réacteur n'a pas été arrêté", a précisé la porte-parole. Selon les dernières données disponibles sur le site de RTE, la fin de l'indisponibilité du réacteur est prévue pour mercredi matin.
Chute d'un générateur de 500 tonnes. Paluel 2 avait été arrêté en mai 2015 pour maintenance dans le cadre d'une visite décennale, sorte de réexamen de la sûreté de l'installation, menée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cet arrêt avait été prolongé après la chute en mars 2016 d'un générateur de vapeur usé de près de 500 tonnes, qui avait endommagé le béton du bâtiment du réacteur et des plateaux de protection de la piscine du bâtiment du réacteur.
Dysfonctionnements. Dans un rapport demandé par le CHSCT de Paluel, le cabinet d'experts Apteis avait pointé des "dysfonctionnements" et notamment le choix d'EDF d'externaliser ces changements de générateurs de vapeur. La commission d'enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires évoque par ailleurs cet accident à plusieurs reprises dans son rapport rendu public début juillet. Les députés préconisent de "favoriser la réintégration des compétences au sein des entreprises exploitantes afin de contenir le niveau de sous-traitance".
Un redémarrage plusieurs fois reporté. Le redémarrage de Paluel 2 avait été repoussé à de nombreuses reprises, privant EDF de l'un de ses 58 réacteurs nucléaires pour une durée inhabituelle. La loi sur la Transition énergétique de 2015 prévoit en outre que si une installation nucléaire cesse de fonctionner pendant une durée continue supérieure à deux ans, "son arrêt est réputé définitif". Mais le gouvernement peut décider de proroger cette durée. Il l'avait ainsi prolongée de deux années supplémentaires dans un arrêté du 26 janvier 2017.