La justice a contraint l'État à intensifier la lutte contre les algues vertes en Bretagne. 1:10
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avec AFP / Crédit photo : VINCENT FEURAY / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Le tribunal administratif de Rennes a fixé un délai de quatre mois à l'Etat pour renforcer la lutte contre les algues vertes en Bretagne. Ces dernières deviennent dangereuses quand elles se décomposent car elles émettent du sulfure d'hydrogène (H2S), un gaz potentiellement mortel à forte dose.

Le tribunal administratif de Rennes a fixé un délai de quatre mois à l'Etat pour renforcer la lutte contre les algues vertes en Bretagne dans une décision inédite rendue mardi. "Il est enjoint au préfet de la région Bretagne de compléter le 6e programme d'actions régional" contre les algues vertes "dans le délai de quatre mois à compter de la notification du présent jugement", est-il écrit dans la décision consultée par l'AFP.

C'est la première fois que l'Etat se voit imposer un délai contraint pour renforcer la lutte contre les algues vertes, un phénomène qui empoisonne une partie des côtes bretonnes depuis des décennies. Dans ce délai de quatre mois, l'Etat devra agir "par l'adoption de mesures d'application immédiate, contrôlées dans leur exécution, de limitation de la fertilisation azotée et de gestion adaptée des terres agricoles". Par cette décision, le tribunal vient d'envoyer "un signal important" à l'Etat qui va devoir "passer à la vitesse supérieure", se réjouit dans un communiqué l'association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) qui avait saisi le tribunal.

Les actions de lutte "ont montré leurs limites"

"Bien qu'elles mobilisent d'importants fonds publics", les actions de lutte contre les marées vertes "portées par les pouvoirs publics depuis plus de 10 ans, et basées sur le volontariat des exploitations agricoles (...), ont montré leurs limites. Elles sont nécessaires mais pas suffisantes", écrit l'association qui s'inquiète cependant du fait que "les effectifs des services de l'Etat disponibles (pour ces contrôles, ndlr) marquent une baisse régulière depuis des années".

Cette décision "est un motif supplémentaire pour que l'État agisse enfin à la hauteur des enjeux environnementaux, sanitaires et financiers, que pose la prolifération des algues vertes en Bretagne", a estimé Francis Nativel, le président d'Eau et Rivières.

Présentes naturellement dans la mer, les algues vertes deviennent un problème quand elles prolifèrent sous l'effet des flux d'azote provenant très majoritairement de l'agriculture et déversés dans la mer par les rivières qui s'y jettent. Ces algues deviennent dangereuses quand elles se décomposent car elles émettent du sulfure d'hydrogène (H2S), un gaz potentiellement mortel à forte dose.