La première phrase de l’article du journal Le Monde est explicite : "des catholiques ont décidé de rompre avec la stratégie de 'cordon sanitaire' autour du Front national observée jusqu’ici par l’Eglise". Et le quotidien de citer cette rencontre dévoilée par l’hebdomadaire La Vie avec Marion Maréchal-Le Pen. La députée du Vaucluse participera samedi 29 août à une table ronde à la Sainte-Baume, dans le Var, lors d'une université d'été organisée par l'Observatoire sociopolitique (OSP) du diocèse de Fréjus-Toulon.
"Pourquoi pas une personne qui représente beaucoup d’électeurs ?" Cette manifestation verra aussi la participation de Valérie Boyer, député Les Républicains des Bouches-du-Rhône et de Simon Renucci, ancien député divers gauche de Corse-du-Sud. Organisée par l’Observatoire sociopolitique, elle vise à former des jeunes chrétiens désireux de s’engager dans la vie publique, explique Le Monde.
C’est l’evêque de Fréjus-Toulon, Dominique Rey, qui a créé en 2015 cet Observatoire. Il sera lui-même présent à la table ronde. Au Monde, il dédramatise tout de suite : "dans la mesure où nous invitons des personnalités différentes, à droite et à gauche, nous nous sommes dit : pourquoi pas une personne qui représente beaucoup d’électeurs ?"
"Non, ça ne me choque pas". Interrogé sur cette initiative, Mgr Di Falco, évêque de Gap et d’Embrun juge au micro d’Europe 1 "qu’il faut dialoguer et non pas s’ignorer". "Non, cette initiative ne me choque pas même si je tiens à préciser que je ne partage pas l’ensemble des idées de ce parti", développe-t-il tout en rappelant qu’il s’agit d’un débat local et "qu’un diocèse n’engage pas toute l’Eglise". "Ce parti représente un certain nombre de Français. Ce n’est pas en ignorant et en refusant d’entrer en dialogue que l’on peut faire progresser la pensée et les idées", conclut-il.
Mgr Di Falco : "le FN représente un certain...par Europe1fr
Le comportement nouveau des électeurs catholiques. Si l’Eglise a longtemps campé sur une position neutre à propos du débat politique, tel ne semble plus être le cas. Vincent Neymon, le directeur de la communication de l’épiscopat français, explique au Monde : "L’Eglise est moins complexée qu’avant par rapport à la chose politique. Elle ose plus entrer dans le débat".
Et si la position de l’Eglise vis-à-vis du FN évolue c’est aussi parce que le vote des catholiques en faveur du parti frontiste a évolué. "Le vote des catholiques pratiquants a rejoint la moyenne nationale. Depuis quatre ou cinq ans, il n’y a plus vraiment de cordon sanitaire", résume au Monde Philippe Portier, sociologue des religions.