Cinq jours après la mort de Simone Veil, l'association anti-avortement Les Survivants a activé, mercredi, un site appelé simoneveil.com. Un site apparu moins de deux heures après l'hommage national rendu à l'ex-ministre de la Santé, porteuse, en 1974, de la loi dépénalisant le recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Selon Le Parisien, le collectif a déposé le nom de domaine en septembre 2016, du vivant de Simone Veil et a attendu la mort de l'ancienne femme politique pour l'activer.
La légalisation de l’avortement a produit l’effet inverse de ce que voulait #SimoneVeilhttps://t.co/2qEgOCaqoe documentaire des Survivants pic.twitter.com/zvm3zoQRXI
— Simone Forever (@Simoneforever17) 5 juillet 2017
Simone Veil ,"une femme trahie". L'association a mis en ligne un webdoc intitulé Forever qui s'attache à délivrer "la vérité sur Simone Veil", dépeignant ainsi une "femme trahie dans ses intentions", "puisque sa loi n’existe plus tant elle a été modifiée et parce que la légalisation de l’avortement n’a pas amélioré la santé des femmes bien au contraire", relève StreetPress. En septembre dernier, le site publiait d'ailleurs un portrait du responsable des Survivants, Émile Duport, chef de file des militants anti-IVG. StreetPress rappelle aussi que depuis des années, l'association livre une "guérilla numérique" contre le Planning familial, conduisant notamment l'ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes Marisol Touraine, à faire voter le délit d'entrave numérique à l'avortement.
Une récupération dénoncée sur Twitter. Considérée comme nauséabonde, cette récupération de la mémoire de Simone Veil, dont Emmanuel Macron a annoncé l'entrée au Panthéon, a largement été dénoncée mercredi sur les réseaux sociaux.
Des croisés anti-IVG s'arrogent l'adresse https://t.co/giheZfjRwW pour réécrire (et salir) ses combats. le jour des obsèques. dégoût infini
— laure brettøn (@laurebretton) 5 juillet 2017
Eh @ovh_fr ! Sais tu que tu héberges un site qui utilise (sans autorisation) le nom de Simone Veil pour combattre l'avortement ? Bisous. pic.twitter.com/NZsEvSiGTq
— Nain Portekoi (@Nain_Portekoi) 5 juillet 2017
La récupération puante de la mémoire de Simone Veil par « les survivants » qui réécrivent l’histoire sur https://t.co/CQK8ooRJTdpic.twitter.com/TYLO4Ccswd
— Pierre Breteau (@pierrebrt) 5 juillet 2017
"On espère que sa famille ne sera pas blessée". Au Parisien, Émile Duport se félicite d'un "troll magistral", précisant que l'image de l'ex-déportée a été partagée plus de 50.000 fois sur les réseaux sociaux. "On avait d'abord pensé l'interviewer, mais on savait qu'elle était souffrante et on ne voulait pas instrumentaliser une personne âgée", explique-t-il. "On s'est alors lancés dans ce projet et on a attendu sa mort pour lancer un premier visuel hommage sur les réseaux sociaux". Interrogé sur la pertinence du nom de domaine choisi pour le site, Émile Duport se justifie : "Elle était au centre des débats de son vivant, il n'y a aucune raison qu'elle ne le soit pas après sa mort". "Comme sa personne et sa loi ont été utilisées par certaines personnes, on sait que l'on va être accusés nous-mêmes de l'instrumentaliser. Nous, on espère que sa famille ne sera pas blessée".