Un palier a été franchi dans la violence. Ce ne sont plus seulement les altercations individuelles de contribuables pris à la gorge par la crise, mais de plus en plus d’actes violents comme cet incendie volontaire à Albertville, dans la nuit de mardi à mercredi. Selon les informations d’Europe 1, le principal syndicat des impôts tire la sonnette d’alarme et a même envoyé une lettre à Manuel Valls pour qu’il se saisisse du problème en urgence.
Multiplication des actes violents. Avant l’incendie au centre des impôts d’Albertville mardi, c’est celui de Morlaix (en photo), en Bretagne, qui avait été la cible des légumiers en colère. La semaine dernière, la petite ville de Questembert a connu un acte similaire. Ailleurs, en Haute-Garonne et en Moselle, des tas de fumiers ont été déposés devant les centres des finances publiques. Au total, une dizaine d'actes violents de ce type en seulement dix jours.
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"Il faudra un drame pour que les pouvoirs publics réagissent". Si Bercy refuse d'y voir une série noire, certains s'alarment. "On craint aujourd’hui que ces actes se multiplient", confie Vincent Drezet, secrétaire du syndicat Solidaires Finances publiques au micro Europe 1. Selon lui, une telle violence anti-impôt, c’est du jamais vu en France depuis les années 1970. "On avait l’habitude de voir depuis plusieurs années ce type d’actes devant les préfectures. Aujourd’hui, ce sont les centres des finances publiques qui sont visés. On ne s’attaque pas simplement au matériel mais à des bâtiments avec des agents qui travaillent dedans. Si demain il n’y a pas de condamnation, il faudra un jour un drame, un mort pour que les pouvoirs publics réagissent. On ne peut pas accepter d’en arriver là".
Des menaces aussi contre les agents. Autre source d’inquiétude : la multiplication des menaces directes contre les agents du fisc. Sur les réseaux sociaux, certains contribuables publient leurs entretiens filmés au préalable au guichet, d'autres publient carrément leur avis de contrôle fiscal avec le nom du contrôleur. C'est arrivé à l'agent qui s'est occupé d'un certain Dieudonné. Son nom s'est retrouvé sur Facebook il y a 15 jours. Dans la foulée, il a reçu des menaces de mort par téléphone. Selon les informations d’Europe 1, il bénéficie actuellement d'une protection policière.