L'éolien en France est-il menacé ? Le secrétaire d'État à la Transition Écologique, Sébastien Lecornu, réunit un groupe de travail vendredi matin, avec tous les acteurs du secteur, pour en clarifier les règles. L'énergie éolienne est l'un des piliers de la loi de Transition Énergétique, dont l'objectif est d'arriver à 32% d'énergies renouvelables en France d'ici 2030, soit deux fois plus qu'aujourd'hui.
De nouvelles contraintes militaires. Mais cet objectif pourrait être intenable. Car la filière éolienne en France est menacée d'étouffement par de nombreuses contraintes qui réduisent l'espace autorisé et notamment les contraintes militaires qui pourraient doubler et ainsi réduire cet espace presque à néant dans les années qui viennent. Aujourd'hui, on ne peut pas installer d'éolienne à moins de 30 kilomètres d'un radar militaire, parce qu'elles perturbent les signaux. Or un projet de décret prévoit de faire passer ce périmètre à 70 kilomètres autour des radars militaires.
"La filière en grave danger". En plus des interdictions d'installations près de certains monuments, près d'habitations, ou sur des zones naturelles, ce serait le coup de grâce, redoute Jean-Yves Grandidier, du syndicat France Energie Éolienne. "Cela revient à interdire 90 % du territoire aux éoliennes. Ce qui nous fait dire aujourd'hui que la filière est en grave danger, une filière mort-née", regrette-t-il.
Des règles à éclaircir. Pas du tout, répond le secrétaire d'Etat à la Transition Écologique, qui évoque entre autres l'éolien en mer. Un appel d'offres doit être lancé prochainement par le gouvernement. Mais Sébastien Lecornu reconnaît qu'il va falloir éclaircir les règles en matières d'installation : "On ne peut pas dire qu'on veut décarboner notre production d'électricité et en même temps ne pas organiser une libération des énergies renouvelables. Il ne faut pas libérer l'éolien n'importe comment mais il faut mettre ce dossier sur la table de la manière la plus dépassionnée possible", lance-t-il. Un groupe de travail doit justement se réunir cet après-midi, avec l'armée mais pas seulement. Aujourd'hui 53% des projets d'éoliennes en France sont contestés devant la justice.