Les industriels "n'ont plus le droit de refuser la transparence sur la qualité des aliments"

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A.H. , modifié à
Professeur de nutrition, Serge Hercberg a créé le logo Nutri-score pour distinguer les aliments industriels aux bonnes qualités nutritionnelles des mauvais. Mais les grands groupes rechignent à jouer le jeu.
INTERVIEW

Savoir en un clin d’œil si un plat préparé vendu en grande surface est bon ou non pour la santé, c'est la promesse du logo Nutri-score. Il y a plusieurs mois, Serge Hercberg, professeur de nutrition à Paris 13 et directeur de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle de l'INSERM, a eu l'idée de créer cette petite pastille. Une campagne de publicité démarre lundi pour sensibiliser les consommateurs. 

"Synthétiser tout ce qu'il y a sur l'étiquette". "C'est un logo coloriel, avec des pastilles du vert au rouge, doublé de lettres du A au E, qui permet de discriminer la qualité des produits, donc de reconnaître les produits qui ont un meilleur équilibre nutritionnel", explique sur Europe 1 Serge Hercberg. Un logo plutôt vert ? Le plat présente de bonnes qualités nutritionnelles. Un logo plutôt rouge ? C'est tout l'inverse, et mieux vaut mettre autre chose dans son chariot de courses. Le logo Nutri-score "va synthétiser tout ce qu'il y a sur l'étiquette, qui est souvent incompréhensible : le gras, le sucre, le sel, les calories, éventuellement les éléments positifs", précise le spécialiste.

Aux consommateurs de faire pression. Inscrire ce logo sur l'emballage de son produit n'est pas obligatoire pour les industriels. Aujourd'hui, "une cinquantaine de marques" ont choisi de jouer le jeu, indique Serge Hercberg. Mais nombreux sont ceux à s'en passer. "Si le produit n'a pas de logo, ça sous-entend que l'industriel a des choses à cacher. (…) Ceux qui refusent sont ceux qui ont généralement les produits qui ont les moins bonnes qualités nutritionnelles", analyse le professeur, pour qui la demande d'informations est grandissante chez les consommateurs. Les industriels "n'ont plus le droit de refuser la transparence sur la qualité industrielle des aliments".

Alors pour inciter les marques à entrer dans la danse, c'est justement "aux consommateurs de faire pression par leurs choix".