L'évêque de Nice, Mgr André Marceau, a publiquement "demandé pardon" mardi dans Nice-Matin pour des faits de pédophilie reprochés à un abbé aujourd'hui décédé par deux anciens paroissiens qui pourraient ne pas avoir été ses seules victimes.
"J'ai demandé pardon". "Apprendre ces faits a été un choc pour moi (...). J'ai demandé pardon pour ces faits (...) Il y a là une transgression très forte avec un comportement scandaleux", a déclaré Mgr Marceau au journal après avoir écrit aux deux victimes, Serge Audisio, 64 ans, installé à Toulon et Jean, 71 ans qui vit à La Réunion. Les deux hommes, qui ne se connaissaient pas et ne fréquentaient pas la paroisse au même moment, ont été mis en relation par le site coabuse.fr, dont le webmaster Franck Favre est à l'origine du scandale de pédophilie de Lyon.
Peut-être d'autres victimes. "Je ne nie pas du tout la gravité des faits, j'en prends au contraire la pleine mesure !", insiste Mgr Marceau dans l'interview. "Cette gravité prend une ampleur très forte venant d'un prêtre, avec ce qu'il représente et la force morale que représente l'Eglise", dit-il sans exclure qu'il puisse y avoir d'autres victimes : "L'histoire le dira...", ajoute-t-il, indiquant que le diocèse s'est doté d'une cellule d'écoute facile à contacter par email.
Un abbé très populaire auprès des jeunes. Serge Audisio raconte que l'abbé Dallas, très populaire auprès des jeunes qui fréquentaient l'église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, l'a un jour fait asseoir sur ses genoux avant de le serrer contre lui, le sexe en érection. Pris de frayeur, il s'était enfui et n'avait réussi à en parler à ses parents que des années plus tard. "Mais à l'époque, on ne savait pas réagir face à ces choses-là... Ils n'ont rien dit. Dans mon cœur, je leur en ai voulu", relate-t-il.
Certains faits remontent aux années 1950. Jean décrit quant à lui des faits survenus selon son témoignage dix ans plus tôt, dans les années 1950. L'abbé Dallas, "un gars très sympa, toujours souriant" avec des montagnes de BD dans son bureau, des divans pour s'installer, des bonbons, décrit-il dans Nice-Matin, lui a fait subir des attouchements. Il affirme qu'il l'a aussi confié un jour à un séminariste qui l'a violé. Sa mère refusera de le croire, le curé dira qu'il ment. "Pour ma mère, il n'y avait qu'une version possible : j'avais tout inventé!", s'exclame-t-il.