Les manifestations contre la loi Travail ont dégénéré dans plusieurs villes jeudi et notamment à Rennes. Jets de projectiles et même d'explosifs par des manifestants contre tirs de gaz lacrymogène et de flash-ball par les CRS, la manifestation a dégénéré alors qu'elle touchait à sa fin. En début d'après midi, un manifestant a même été touché à un œil par un projectile. Europe 1 était sur place.
"Les CRS les ont tiré comme des lapins". Le centre-ville de Rennes se réveille vendredi matin avec des pavés arrachés du sol, des vitrines de magasins maculées de peinture et des lampadaires arrachés. Jeudi pendant deux heures la ville était plongée dans le chaos. Pendant cette période, un jeune homme a été touché à l’œil par un projectile et même s'il est difficile d'affirmer ce qu'il s'est exactement passé, certains manifestants affirment qu'il s'agit d'une bavure policière. "Les gens ont commencé à s’échapper par le pont. Les CRS les ont tiré comme des lapins au flash-ball, c'est là qu'il a été touché", explique un manifestant qui a assisté à la scène.
"Ça ne pardonne pas". "Il s'est avancé un petit peu, on l'a assis là où l'on voit encore la flaque de sang", poursuit-il. "Il y a eu des flots et des flots de sang et c'est là que nous nous sommes rendu compte qu'il était en train de perdre son œil", témoigne-t-il. "Le tir de flash-ball directement dans l’œil ça ne pardonne pas. Un jeune mec de 20 ans qui est en licence de géographie qui vient faire valoir ses droits et qui se retrouve à l'hôpital. On espérait que le drame n'arrive pas, mais il a fini par arriver aujourd'hui ", regrette le manifestant.
"Il y avait une envie d'en découdre". Rapidement transporté à l'hôpital, la victime n'a pas souhaité s'exprimer sur son état de santé. Les autres manifestants, eux, sont encore très marqués par ces affrontements plusieurs heures après la manifestation. "J'ai vu des personnes se faire matraquer alors qu'elles tentaient justement de fuir cette charge de CRS. Il y avait vraiment une envie d'en découdre avec les manifestants et de blesser", déplore François. Lui comme les manifestants demandent désormais des explications sur ce qui s'est passé.