Un rapport de l'Observatoire international des prisons (OIP) dénonce mercredi des mauvais traitements et des violences répétées à l'encontre de détenus de la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, et ce depuis plusieurs années.
Des coups portés sur la tête. L'enquête de l'OIP évoque une "atmosphère délétère" entre les murs de la prison qui tiendrait "à l'image excessivement sécuritaire que se font certains surveillants du fonctionnement d'un établissement" pénitentiaire. L'OIP reprend dans son enquête plusieurs éléments déjà pointés du doigt par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans un rapport de 2012. Il évoquait notamment à l'époque "la banalisation des moyens de contrainte" comme "des coups portés sur la tête lors des transferts vers les quartiers disciplinaires, l'intrusion dans les cellules la nuit avec violences consécutives, des coups portés dans les coursives en représailles à un comportement jugé déplacé".
Une "double peine". D'après l'OIP, malgré ce rapport accablant, rien n'a évolué depuis. "Au tribunal, quand on entend qu'on va être incarcéré à Villefranche, c'est comme si on prenait une double peine", témoigne un ancien détenu auprès de l'Observatoire. Du côté de l'administration pénitentiaire, on ne nie pas les problèmes dénoncés, pourtant graves. "La situation décrite se base sur des faits réels", concède un porte-parole, ajoutant que "le renouvellement du personnel dans cet établissement est incessant, ce qui complexifie la situation".