Accompagné de son chien guide, un aveugle de 25 ans a été expulsé d'un Monoprix à Marseille : suite à cet incident, filmé en direct et diffusé sur internet, il va porter plainte, a-t-il annoncé mardi.
Monoprix "condamne fermement". Monoprix a "présenté ses excuses pour ces faits, que (l'entreprise) condamne fermement", survenus le 21 septembre. "Si pour des raisons sanitaires, les animaux ne sont pas acceptés dans nos magasins, les guides d'aveugles font évidemment exception", a tweeté le groupe.
Nous sommes désolés pour cet incident, tout comme le directeur du magasin qui a revu le jeune homme l’après-midi-même pour s’excuser. Si pour des raisons sanitaires, les animaux ne sont pas acceptés dans nos magasins, les guides d’aveugles font évidemment exception.
— Monoprix (@Monoprix) 8 octobre 2018
Filmée par l'ami qui l'accompagnait, la scène montre Arthur Aumoite, accompagné de sa chienne Loya, dans le Monoprix de Blancarde, dans le centre de Marseille : le gérant du magasin lui barre le chemin et le bloque physiquement, mettant en avant les questions "d'hygiène dans la zone alimentaire".
"Ce n'est pas moi contre Monoprix", explique le jeune homme. Arthur Aumoite, victime d'une atteinte rétinienne génétique, présente alors un document de la Fédération française des associations de chiens guides d'aveugle (FFAC) rappelant l'article 88 de la loi de 1987 et l'obligation d'ouvrir tous les lieux publics aux personnes accompagnées d'un chien guide. Mais rien n'y fait et Arthur Aumoite est bousculé et expulsé du magasin, après qu'un vigile lui a arraché son chien.
"Ce n'est pas moi contre Monoprix, je veux juste faire quelque chose de bien d'une situation de départ qui est affligeante, honteuse et dégradante", a expliqué Arthur Aumoite : "Nous comptons sur la viralité de l'incident, sur les réseaux sociaux et dans les médias, pour faire bouger les choses. Mais je compte aussi agir en justice contre les deux personnes qui m'ont viré du magasin. Il y a une loi qui prévoit des sanctions, il faut aller jusqu'au bout".
Selon la FFAC, 88 cas de refus d'accès à une personne accompagnée d'un chien guide en 2017. La FFAC a dénoncé mardi "cette séquence assez choquante, qui plus est avec l'usage de la violence", rappelant que les chiens guides sont formés pendant deux ans. "Ils sont dressés pour ne jamais attaquer, même si leur maître est agressé, ou pour ne pas aller renifler voire manger des aliments. D'ailleurs on voit bien dans la vidéo que durant toute la séquence, Loya reste absolument calme, couchée aux pieds de son maître, et n'oppose aucune résistance", précise Yolande Desousa, chargée de communication de la FFAC.
Selon la FFAC, 88 cas de refus d'accès à une personne accompagnée d'un chien guide ont été constatés en 2017. Jusque-là selon l'association aucune plainte n'a jamais abouti en justice, malgré l'amende de 450 euros prévue par la loi.