Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a salué mardi la reprise" du dialogue avec le gouvernement sur le projet de loi travail, jugeant que "quand on se parle, c'est quand même mieux", lors d'un déplacement à Fougères, en Ille-et-Vilaine.
Un coup de fil de Manuel Valls. Le Premier ministre Manuel Valls a appelé le numéro un de la CGT samedi, pour la première fois depuis plusieurs semaines. "La chose nouvelle (...) c'est que depuis trois mois, pas de son, pas d'image, et que samedi il y a eu un coup de fil du Premier ministre", a souligné Philippe Martinez devant la presse, ajoutant: "Quand on se parle, c'est quand même mieux que quand on dit: 'Ma porte est ouverte, mais on ne discute pas.'" "On a pris ça comme une volonté de dialoguer, c'est ce qu'on demande depuis trois mois", a-t-il poursuivi. La CGT continue cependant d'estimer qu'"il faut retirer cette loi".
Quatre points de désaccord. Philippe Martinez a rappelé que la CGT refuse "quatre articles majeurs" : "l'inversion de la hiérarchie des normes" qui donne la priorité aux accords d'entreprises sur la branche, "le périmètre des licenciements collectifs, la question du référendum" en entreprise, "et puis notamment la médecine du travail". "Il faut retirer ce qui n'est pas bon", a-t-il insisté, tout en reconnaissant que "dans une loi il y a toujours des choses positives". Il a cité "la garantie jeunes", tout en soulignant que "ça n'a rien à voir avec le code du travail" car "il suffit de faire un décret" pour l'appliquer.
Mardi, le Premier ministre Manuel Valls a maintenu sa position sur le projet de loi travail devant les députés socialistes, affirmant que "reculer serait une faute politique" et assurant sa volonté de "tenir sur le fond du texte", notamment l'article 2, le plus contesté, donnant la primauté aux accords d'entreprises.
"La CGT fossoyeur du commerce". À Fougères, le patron de la CGT avait été accueilli dans la matinée par une vingtaine de commerçants et artisans mécontents, qui brandissaient des pancartes "La CGT fossoyeur du commerce, de l'artisanat, des TPE et PME", "La CGT comportement voyou qui détruit l'emploi" ou encore "Entreprises sans gas-oil, salariés sans travail". Des discussions très tendues ont eu lieu entre Philippe Martinez, les militants CGT et les manifestants, mais après quelques bousculades, le dirigeant syndical a finalement poursuivi sa route vers les commerces pour aller distribuer des tracts.