Un an après les attentats contre "Charlie Hebdo", Maryse Wolinski, femme de Georges Wolinski et auteure de "Chérie, je vais à Charlie" était l'invitée de Thomas Sotto.
"Chérie, je vais à Charlie". Le titre de l'ouvrage reprend les derniers mots qu'a entendu Maryse Wolinski avant de perdre son mari. "Il y a eu ces dernières paroles, 'Chérie je vais à Charlie' et puis plus rien. Ce silence qui ne me nourrit pas parce qu'il est vide. Ces derniers mots m'ont conduit à écrit ce livre", explique-t-elle. Ainsi faisant, la femme du dessinateur défunt dit vouloir "continuer un combat que nous portions tous les deux, la liberté d'expression". "Déni, sidération, stupeur, enfermement"... Dans ce livre, elle raconte notamment les "différentes phases" qu'elle a traversé en une année.
Un matin, la colère. Après le chagrin, viennent les interrogations. "Un jour je me suis réveillée, et la colère est montée. Comment se fait il qu'un attentat, qu'un tel carnage ait pu avoir lieu dans les locaux d'un journal satyrique qui était considéré comme site sensible depuis plusieurs années ?", se demande-t-elle. Maryse Wolinski reproche au syndicat de police "Alliance" d'avoir fait pression sur le gouvernement pour alléger le dispositif de sécurité de "Charlie Hebdo".
"J'ai été très agacée". Pour la femme du dessinateur, il ne fait nul doute que "les Kouachi ont eu une fenêtre de tir extraordinaire". Le dispositif de sécurité qui protégeait "Charlie Hebdo" était selon elle insuffisant, d'autant qu'il avait été allégé quelques mois plus tôt. "J'ai été très agacée de penser que la fourgonnette de police qui surveillait Charlie avait disparu en novembre, plus de barrières, plus de policiers devant la porte", confie-t-elle. "Je n'aime pas en vouloir aux autres. Mais du coté de la police et du ministère de l'Intérieur, il y a beaucoup de choses à reprendre".