Selon une enquête de la Chambre de commerce d'Ile de France, plus de la moitié des enseignes parisiennes ne sont pas du tout satisfaites de ces soldes. 3:00
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Thibaud Hue, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Le bilan des soldes d'été n'est pas celui qui était attendu par les commerçants. En cause, la crise sanitaire, le manque de touristes, mais aussi le décalage d'une semaine de la première semaine de soldes. Invité d'Europe 1, mercredi, Francis Palombi, président de la Confédération de France pointe du doigt une décision "inadmissible".
REPORTAGE

Les soldes d'été sont terminés et les commerçants font grise mine, car le bilan cette année est très mitigé. Selon une enquête de la Chambre de commerce d'Ile de France, plus de la moitié des enseignes parisiennes ne sont pas du tout satisfaites de ces soldes. En cause, notamment, le report de la première semaine de soldes, qui a été reculée du 23 au 30 juin.

Rue du commerce, dans le 15ème arrondissement de Paris, Manon fait les cent pas dans sa boutique de prêt-à-porter. Les soldes sont terminés et les ventes sont désastreuses. "Sur notre chiffre du mois de juillet, on a un trou de 45% du chiffre d'affaires qui n'a pas été fait par rapport à l'année dernière", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.

Moins de clients, moins de touristes. La faute de la pandémie, selon cette gérante. "Tout le monde est parti en vacances et depuis, on ne fait plus du tout le chiffre. Les conditions du Covid nous ont empêché d'avoir autant de clients que prévu en magasin."

"Ce n'est pas un bon cru, c'est un cru sanitaire", réagit Francis Palombi, président de la Confédération des Commerçants de France (CDF). Selon une étude réalisée à l'issue des soldes, dit-il, "49% des commerçants sondés ont noté une baisse entre 10 et 25%". Parmi eux, les commerçants parisiens sont particulièrement affectés, poursuit le président de la CDF. Par ailleurs, "54% de ces sondés ont dit avoir perdu dans les mêmes proportions, voire parfois un peu plus, qu'en 2019". 

"Les décalages de dates n'ont pas joué en notre faveur"

De l'autre côté de la rue du commerce, Olivier aussi fait grise mine. Pour ce directeur d'une enseigne de bien-être, fixer les soldes une semaine plus tard que prévu a été fatal. "Les décalages de dates n'ont pas joué en notre faveur étant donné que les soldes ont commencé alors qu'il y avait déjà quelques départs en vacances", explique-t-il. "Les gens avaient l'air d'être pressés de partir, c'est un peu normal."

"Pour nous les indépendants qui travaillons normalement sans distinction, notre modèle économique aurait préféré que le ministre place le début des soldes au 15 juillet", abonde Francis Palombi. "Nous avons vécu cette année quelque chose qui est inadmissible, nous avons vécu, sept jours avant les soldes, le Prime Day d'Amazon, ce n'est pas correct !"

Et pour certains clients, cette année, il faut faire avec des petits budgets. Alors, forcément, les soldes, ça passe en dernier. "Les boutiques, on passe devant, on regarde... Mais après, on se retient parce qu'on se dit que c'est plus important de passer du temps en famille et de profiter de ce qu'on a actuellement, comme les restaurants, les vacances, les déplacements. Parce qu'on ne sait pas combien de temps ça dure, alors que les magasins, il y en aura tout le temps."

Malgré tout, 70% des commerçants parisiens restent optimistes. Ils espèrent toujours une reprise, mais pas avant la rentrée.