L'affaire était jugée au TGI de Paris. 2:03
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Théo Maneval, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Sandra Muller, la fondatrice du mouvement #BalanceTonPorc, était jugée mercredi pour diffamation. Elle est poursuivie par l'homme qu'elle a dénoncé publiquement, Eric Brion. "Il n'y a aucune raison qu'il continue à porter cette étiquette de 'premier porc'", estiment ses avocats.

C'était une audience très attendue, mercredi au tribunal de grande instance de Paris. Il s'agit du premier procès lié au mouvement #BalanceTonPorc. Sandra Muller, qui a initié le mouvement, est attaquée en diffamation par l'homme qu'elle avait dénoncé nommément, à savoir Eric Brion, ancien directeur de la chaîne Equidia.

Les avocats d'Eric Brion se sont attachés à dépeindre Sandra Muller comme une menteuse, une usurpatrice de la cause des femmes, motivée par une vieille animosité à l'encontre de leur client. Ils ont exhumé des échanges de messages sur Facebook, quatre ans après l'agression verbale subie par Sandra Muller, mais un an avant qu'elle ne la dénonce publiquement. Dans ces échanges, elle reproche notamment à Eric Brion de ne pas s'être abonné au média qu'elle dirige.

Sandra Muller n'est pas d'accord avec ce procès d'une diffamation qui serait motivée par une rancœur professionnelle. "Évidemment que je ne suis pas une menteuse puisqu'il a reconnu les faits, il a reconnu les paroles. Usurpatrice de quoi ? Quand on est une femme à qui on adresse des paroles déplacées, il faut se taire et ne rien dire parce que si vous le dites, vous êtes attaquée en justice. On est dans une inversion des rôles", lâche-t-elle au micro d'Europe 1.

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"Monsieur Brion a lancé cette procédure pour rétablir son honneur"

À la barre, les avocats de Sandra Muller soulignent au contraire son courage, son rôle dans la libération de la parole des femmes. Ils dénoncent un procès visant à la bâillonner. Le conseil d'Eric Brion, maître Benoît, balaye cet argument d'un revers de main : "Il n'y a pas de procédure bâillon. Monsieur Brion a uniquement lancé cette procédure pour rétablir son honneur, que tout le monde comprenne qu'il n'est pas un harceleur et qu'il n'y a aucune raison qu'il continue à porter, ad vitam aeternam, cette étiquette de 'premier porc'."

Eric Brion s'est exprimé à la barre. Il se dit en dépression, toujours sous médicaments. Il réclame 50.000 euros de dédommagement et la suppression du tweet qui cite son nom. Le jugement sera rendu le 25 septembre prochain.