Après avoir accaparé une partie du débat pendant l’entre-deux-tours de la primaire de la droite et du centre, le droit à l’avortement revient sur le devant de la scène. Les évêques de France demandent à François Hollande de renoncer à la proposition de loi examinée jeudi visant à permettre la fermeture de certains sites internet anti-IVG. "La question c’est que, après la loi Veil, qui date de plus de 40 ans, un certain nombre d’autres lois ont été votées", a expliqué Monseigneur Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de la conférence des évêques de France, au micro de la matinale d’Europe 1.
Une double préoccupation. "Dernièrement, nous avons assisté à la suppression de la nécessité de l’état de détresse chez la femme. En janvier dernier il y a eu la suppression du délai de réflexion et aujourd’hui, il y a cette question du délit d’entrave qui pourrait avoir lieu", a détaillé l'ecclésiastique. "Monseigneur Pontier [président de la conférence des évêques de France, NDLR] a pensé à manifester sa préoccupation sur deux points essentiels : la liberté de choix qui est laissée à la femme de garder ou non son enfant, et la liberté d’expression", explique l’ecclésiastique.
Un meurtre aux yeux de l'Eglise. Dans le collimateur des députés de la majorité se trouvent plusieurs site internet d’informations sur l’IVG accusés de véhiculer des informations biaisées sur l'avortement, dont notamment ivg.net, qui arrive en tête des résultats de recherche sur Google. "Je pense que ce site donne des informations nécessaires, et qui permettent à des femmes de se dire que l’unique possibilité n’est pas de tuer l’enfant qu’elles portent en elles", a soutenu Monseigneur Olivier Ribadeau-Dumas. "Il s'agit de tuer, l’Église a toujours dit que l’avortement consistait à tuer un être", a voulu rappeler l'évêque.
"Ces sites remplissent un rôle". "Est-ce qu'aujourd’hui proposer une alternative à l’avortement, c’est possible ? Est-ce qu’expliquer à des femmes qu’il y a des aides si elles gardent leur enfant, c’est possible ? Nous pensons que c’est ce qu’il est nécessaire de faire aujourd’hui. C’est ce que ces sites font, ils remplissent un rôle, et d’ailleurs leur audience le manifeste", a-t-il conclu.