Le premier centre de "préaccueil" d’Île-de-France, chargé d'orienter les migrants en fonction de leur droit au séjour, a ouvert jeudi à Cergy-Pontoise, dans le Val d'Oise, avec une cinquantaine de personnes hébergées dans l'ancienne patinoire, alors que le centre humanitaire parisien est saturé. "Cinquante personnes sont arrivées ce matin" dans cette structure d'une capacité de 200 places maximum, a déclaré le préfet du Val d'Oise, Jean-Yves Latournerie, lors d'un point-presse.
Mise à l'abri. À midi des hommes dormaient sur les lits picots installés sur la piste tandis que d'autres prenaient leur déjeuner dans le réfectoire aménagé dans l'ancienne cafétéria. Il s'agit de "mettre à l'abri les personnes qui sont dans la rue", et pour cela des "maraudes renforcées" ont été mises en place dans la capitale, a indiqué Jean-Yves Latournerie. Au cours de leur séjour d'"une dizaine de jours" dans ce centre géré par l'association Espérer 95, les personnes seront accueillies avec "un bilan social, sanitaire, de situation..." mené notamment par la Croix-Rouge, a ajouté le préfet.
Démarches administratives. Mais à ce dispositif "d'accueil inconditionnel" s'ajoute "un début d'instruction de la demande d'asile", qui aura lieu dans les bâtiments de la préfecture voisine, en collaboration avec l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii). "La nouveauté est que l'on intègre les deux démarches : la mise à l'abri et le traitement de la situation administrative", a souligné Jean-Yves Latournerie. C'est une différence majeure avec le centre humanitaire parisien, ouvert porte de La Chapelle à l'intention des "primo-arrivants", et qui est engorgé. Et cette nouveauté est d'avance dénoncée par les associations qui redoutent un "centre de tri".
Après l'examen de leur situation administrative, les migrants seront "répartis en fonction de leur situation dans des centres d'accueil dédiés" selon qu'ils sont "primo-arrivants", déjà demandeurs d'asile, etc. Ces centres pourront être "sur tout le territoire national". Les "dublinés", c'est-à-dire les migrants déjà enregistrés dans un autre pays européen, "resteront en Île-de-France", a toutefois indiqué le responsable de l'Ofii du Val d'Oise, Pascal Mertz. Aux termes des procédure européennes, les migrants ont "obligation de repartir rapidement vers le pays où ils ont déposé leur demande d'asile", avait pourtant souligné le préfet de région, Michel Cadot, fin septembre.