Les principaux acteurs de l'hébergement des migrants ont rappelé mercredi à Emmanuel Macron le principe d'"accueil inconditionnel" de leur action, aux antipodes du contrôle qu'elles redoutent de voir monter en puissance, en Île-de-France notamment.
Un accueil "quel que soit le statut administratif". "Le socle de nos missions se fonde sur le principe d'accueil inconditionnel", prévoyant que "toute personne en situation de détresse présente sur le territoire a le droit à un hébergement et un accompagnement", et ce, "quel que soit (son) statut administratif", affirment les associations dans une lettre ouverte au chef de l'Etat.
Le rôle des associations ? "Pas de contrôler"... Les vingt-deux signataires (un large éventail associant Fondation Abbé Pierre, Emmaüs, Secours catholique, Samu social de Paris, Médecins du Monde etc, à l'exception du groupe SOS) disent ainsi leurs "vives inquiétudes face à l'évolution de l'accueil des étrangers" et "du rôle attribué aux associations dans l'orientation de ces publics". En effet les centres d'hébergement "ont pour mission d'héberger et d'accompagner, pas de contrôler les gens qui sont à l'intérieur", a affirmé Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarités (ex-Fnars) à l'origine de cette lettre ouverte.
... "ni de faire le tri". Il s'est inquiété de la création récente, par les pouvoirs publics, d'une "équipe mobile" en Île-de-France ayant pour mission "d'aller dans les centres d'hébergement dédiés aux migrants pour demander des listes sur la situation administrative des personnes hébergées". Ces équipes, qui viennent de commencer leur mission, sont composées de l'Ofii (Office français d'immigration et d'intégration), de la préfecture de région, avec à Paris des agents de police, ainsi que du GIP-HIS (groupement d'intérêt public "habitat et interventions sociales"). "C'est exactement ce qu'on ne souhaite pas : être obligés de transmettre des informations sur les personnes qui peuvent se retourner contre elles", a affirmé Florent Gueguen. "On refuse de faire le tri" et "si les centres deviennent des pièges à migrants, un certain nombre d'associations vont se retirer des dispositifs, et les migrants eux-même n'iront plus", a-t-il prédit.