Près de 500 CRS se sont déclarés souffrants mardi pour protester contre leurs conditions de travail et un projet visant à soumettre aux prélèvements sociaux l'indemnité de déplacement propre à leur profession, a indiqué le syndicat de police Alliance. "Aujourd'hui, 36 compagnies devaient travailler. Il y en a eu neuf indisponibles, soit à peu près 35% des collègues", a dit le délégué national CRS d'Alliance, Johann Cavallero.
Un "ras-le-bol". Ce mouvement a coïncidé avec les premières manifestations contre les ordonnances réformant le droit du travail à l'appel de la CGT. Selon Johann Cavallero, il traduit un "ras-le-bol" qui touche "plus 80%" des compagnies de CRS. "Il y a une accumulation. Depuis les attentats de 2015, il y a un sur-emploi. Il y a du matériel qui n'arrive pas, des véhicules qui ne sont pas renouvelés. La directive européenne en matière de repos n'est toujours pas appliquée aux CRS", a-t-il expliqué.
Vers une suite du mouvement ? "Ce qui a fait déborder le vase, c'est que l'administration veut désormais soumettre notre indemnité journalière d'absence temporaire (IJAT) aux prélèvements sociaux et allonger la durée de paiement", a-t-il ajouté. Le mouvement d'arrêts pour raison médicale de mardi est un "coup de semonce" et pourrait être suivi d'autres initiatives "s'il n'y a pas une écoute sérieuse de la part de l'administration", a-t-il souligné. Le syndicat Alliance avertit dans un communiqué que s'il n'est pas entendu sur le dossier de l'IJAT, la grogne des CRS pourrait se transformer en "actions de grande envergure sur tout le territoire".