À Nice, un prêtre a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi soir pour des faits d’agressions sexuels sur mineurs de moins de 15 ans. Une information judiciaire avait été ouverte il y a plusieurs mois après une première plainte. Or, selon des informations d'Europe 1, l’enquête a mis au jour que le curé, aumônier de plusieurs écoles privées de Nice, n’a pas cessé ses agissements jusqu’à sa suspension l’an dernier.
Certaines victimes impressionnables. Cet aumônier était au contact de pré-adolescents depuis 35 ans. Depuis les années 1980 ce curé s'occupait entre autres d'aumôneries de jeunes, notamment dans un très réputé collège catholique de Nice, le collège Stanislas, avant d'être nommé curé à Antibes, puis de revenir à Nice, à la tête d'une des paroisses de la ville. Les enquêteurs ont donc dû remonter le temps et recouper les récits des nombreuses victimes présumés de ses agressions sexuelles, souvent commises lors de sorties scolaires. Certaines de ses victimes sont encore mineures. Raison pour laquelle cet homme d’église a été placé en détention provisoire. "Il fallait absolument garantir, à partir du moment où l’accusation est portée, qu’aucune pression ne puisse être, directement ou indirectement, exercée", explique à Europe 1 le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prêtre. "Ce sont des personnes impressionnables et, je dirai, toujours impressionnées."
Dans un communiqué publié samedi soir, Mgr André Marceau, évêque de Nice, rappelle avoir "dès le 1er septembre 2017", suite aux "allégations dont les autorités judiciaires étaient saisies", suspendu ce prêtre de tout ministère auprès de mineurs. Lors de l'ouverture de l'information judiciaire, l'évêché avait ensuite suspendu totalement le prêtre de ses fonctions de curé.
Des récits similaires. Thomas, 42 ans, a été le premier à porter plainte l’an dernier. Il avait une dizaine d’années à l’époque des faits, aujourd’hui prescrits. Désormais, il a l’espoir d’un procès. "Je suis content que ça avance. J’ai hâte de pouvoir tourner la page. Pour moi, ce sera fait quand il y aura eu un jugement et que ce sera définitivement clos", confie-t-il. "On a tous le même récit", pointe-t-il. "Il se collait à nous dans la nuit, croyant l’enfant endormi. Il passait ses mains poilus sur notre torse, descendait pour nous caresser jusqu’au sexe". Jusqu’à présent l’accusé n’a pas reconnu les faits.
Le parquet de Nice a ajouté que les investigations se poursuivent pour "tenter de retrouver d'autres victimes" du prêtre.