Le président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme, Michel Tubiana, a dénoncé samedi l'opération policière franco-espagnole qui a conduit vendredi à plusieurs interpellations et à une saisie d'armes. Il affirme que l'objectif des militants de la société civile était de "détruire des armes" de l'ETA.
Cette intervention policière, présentée par Paris et Madrid comme une opération contre l'organisation clandestine et séparatiste basque espagnole ETA, a conduit à plusieurs interpellations de personnalités, mais pas à celle de Michel Tubiana, comme indiqué localement dans un premier temps. "Je devais y être mais n'ai pas pu m'y rendre", a-t-il dit.
" Cette opération policière est manifestement politique. "
"Il faut rétablir la vérité sur ce qui s'est passé", a déclaré Michel Tubiana, qui a dit ne se trouver ni à Bayonne ni à Paris. "Il y a un blocage total du processus de désarmement de l'ETA, un blocage qui vient du côté des gouvernements français et espagnol. Plusieurs membres de la société civile ont voulu relancer ce processus, en procédant à une première destruction d'armes", a-t-il expliqué. "On a voulu jeter un coup de projecteur là-dessus. On voulait détruire des armes et les remettre aux autorités. Cette opération policière est manifestement politique", a-t-il encore déclaré.
"Un mauvais coup contre le processus de paix". Parmi les cinq personnes interpellées à Louhossoa, près de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), figuraient notamment le dirigeant du mouvement écologiste Bizi!, Jean-Noël Etcheverry, dit Txetx, Michel Berhocoirigoin, ancien président de la Chambre d'agriculture du Pays Basque, Michel Bergougnan, coopérateur viticole dans l'appellation basque Irouléguy, et une journaliste Béatrice Haran-Molle.
De son côté, la LDH a dénoncé "un mauvais coup contre le processus de paix", dans un communiqué. L'organisation de défense des droits de l'Homme déplore que les gouvernements français et espagnols aient "décidé de ne pas entendre la décision de l'ETA de procéder à son désarmement" et signifient par cette opération policière "leur volonté d'ignorer le processus initié par les sociétés civiles des deux côtés des Pyrénées pour réconcilier toutes les composantes du pays basque".