Les syndicats enseignant et étudiant ont présenté mercredi des bilans provisoires diamétralement opposés sur Parcoursup, selon qu'ils soutiennent ou s'opposent à cette réforme qui modifie les conditions d'accès à l'enseignement supérieur.
Le premier syndicat étudiant salue une "amélioration". Pour Jimmy Losfeld, président de la Fage, premier syndicat étudiant, qui a soutenu la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), les chiffres prouvent "une amélioration" du système d'affectation des jeunes dans l'enseignement supérieur, par rapport au dispositif APB en vigueur l'an dernier. Il cite les 583.000 jeunes qui avaient accepté une proposition au 5 septembre, dernier jour de la phase principale, contre 540.000 il y a un an à la même époque, et rappelle les 31.000 places supplémentaires dans l'enseignement supérieur promises par la ministre Frédérique Vidal.
Mais il insiste surtout sur le volet "qualitatif" de la loi ORE, qui a pour objectif de "lutter contre l'échec massif en première année de licence". Quelque 130.000 étudiants, les plus fragiles (ceux qui ont reçu la réponse "oui si" de la fac), vont pouvoir suivre des parcours d'accompagnement.
Le syndicat étudiant Snesup-FSU pointe duj doigt le bilan. "Au bout de 103 jours de procédure, nous avons 63% d'affectation définitive avec Parcoursup, alors que nous avions 61% dès le premier jour des résultats d'APB", rétorque Hervé Christofol, secrétaire général du Snesup-FSU, syndicat enseignant opposé à la loi ORE et à Parcoursup. Il qualifie la communication du ministère de l'Enseignement supérieur de "sporadique et mensongère".
Il reste certes 3.000 néo-bacheliers sans affectation, soit un niveau comparable à l'an dernier, "mais quid des étudiants en réorientation" et des jeunes qui "ont abandonné ou se sont détournés vers le privé", s'interroge-t-il. Les chiffres définitifs sur la première édition de Parcoursup seront connus fin septembre, une fois la phase complémentaire achevée (le 21 septembre).