Plusieurs centaines de personnes défilaient samedi à Paris "contre tous les racismes et l'extrême droite" en mémoire de Clément Méric, tué il y a quatre ans lors d'une bagarre avec des skinheads, et devenu une icône pour les mouvements antifascistes.
"Pas de quartier pour les fachos". Aux cris de "Siamo tutti antifascisti" (Nous sommes tous antifascistes, ndlr), "Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos", le cortège progressait dans le calme, a constaté un journaliste de l'AFP. Il s'est ébranlé à l'allumage d'un fumigène rose derrière une banderole barrée du slogan : "4 ans après la mort de Clément Méric, luttons contre tous les racismes d'extrême droite".
La mort, le 5 juin 2013 en plein cœur de Paris, de cet étudiant à Sciences Po de 18 ans avait causé une forte émotion, conduisant le gouvernement à dissoudre un groupuscule d'extrême droite. Quatre skinheads ont été renvoyés devant la cour d'assises dans cette affaire.
Cortège d'une centaine de personne
— Stéphanie Roy (@StroyPress) 3 juin 2017
pour l'hommage à #ClementMeric à #Paris 4 ans après sa mort. pic.twitter.com/VBvOIp4Gvx
"Que les néo-nazis soient reconnus comme les agresseurs". Les antifascistes manifestent depuis chaque année, à Paris et dans d'autres villes, à l'appel du "Comité pour Clément", créé après sa mort pour ne pas que son histoire soit oubliée, et de groupes d'extrême gauche. Pour le quatrième anniversaire de sa mort, une après-midi de rencontres et débats étaient organisée samedi place de la République à Paris, avant la manifestation. "Il est important pour nous que les néo-nazis soient reconnus comme les agresseurs. Nous lançons une campagne politique sur ce procès pour créer un espace de débats et de lutte antifasciste et antiraciste", a affirmé à la foule avant le départ de la manifestation une membre du comité qui n'a pas donné son nom.
La manifestations #nioublinipardon pour #ClementMeric arrive à son terme.
— Amandine Sanchez (@mandineSanchez) 3 juin 2017
Avant de partir des torches sont allumées et des slogans étonnés. pic.twitter.com/R1j491quoD
Pas d'affrontements cette année. En juin 2016, ils avaient été un millier à marcher dans le nord-est de Paris en mémoire du jeune homme. La fin de la manifestation avait été marquée par des échauffourées entre militants antifascistes et policiers, qui avaient interpellé 90 personnes, avant de les relâcher. Pour éviter un tel scénario, le "Comité pour Clément" a diffusé cette semaine un texte appelant à respecter la "diversité des pratiques et des tactiques" en évitant les affrontements avec les forces de l'ordre, estimant que les violences desservent l'objectif principal du rassemblement, à savoir "refuser la rue à l'extrême droite".
Clément Méric était mort après que des skins et des "antifas" s'étaient croisés par hasard dans une vente privée de vêtements aux marques prisées par les deux mouvances dans le quartier Saint-Lazare. Après des invectives, une brève bagarre était survenue dans la rue, laissant à terre l'étudiant, qui se remettait d'une leucémie.