Pas-de-Calais 1:35
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Lionel Gougelot / Crédits ANTHONY BRZESKI / AFP , modifié à
Plus de trois semaines après les inondations qui ont frappé le Pas-de-Calais, l'eau commence à peine à se retirer des champs des agriculteurs de la région. Les dégâts sont considérables pour les quelque 500 exploitations touchées dans le Nord-Pas-de-Calais avec des dégâts chiffrés à 550 millions d'euros. 

Après avoir été directement touchés par les effets des bouleversements climatiques et par la violence des phénomènes météo, les agriculteurs du Nord-Pas-de-Calais doivent faire un premier bilan, un peu plus de trois semaines après les terribles inondations qui ont frappé la région. Pour tenter de leur venir en aide, le gouvernement a débloqué un fonds exceptionnel de soutien de 80 millions d'euros en plus du dispositif calamités agricoles, mais une chose est sûre, le monde rural va avoir besoin de temps pour s'en remettre. 

Des pertes parfois difficiles à chiffrer

Dans certaines exploitations, il y a eu jusqu'à 50 centimètres d'eau dans les étables, une cinquantaine de vaches laitières évacuées en urgence, des bêtes traumatisés et une perte d'exploitation estimée à 30.000 euros. "Il y a une baisse qu'on estime entre un quart et un tiers de la production laitière normale d'une vache. Des problèmes de santé, des mammites qui sont des maladies de lait, mais aussi des troubles digestifs. Et puis des animaux qui sont stressés, qui en pâtissent encore aujourd'hui", explique ainsi un agriculteur au micro d'Europe 1. 

Benoît Oudin, céréalier dans la vallée de la Conches, a toujours 150 hectares inondés de blé, de colza et de cultures perdues. Impossible pour l'heure de chiffrer les pertes. "Comme on n'a jamais connu ce scénario-là, on va à l'aveugle", confie-t-il. "On ne sait pas trop ce qui va se passer. Lundi, on a encore pris de l'eau et on était encore quasiment inondé lundi. En fait, quand ça va descendre, c'est là qu'on va commencer à chiffrer et voir comment ça va réagir". 

Ce qu'attendent maintenant ces agriculteurs sinistrés. Ce sont des mesures concrètes pour éviter de nouvelles catastrophes et notamment qu'il y ait "des travaux de fait pour ralentir l'arrivée de l'eau et notamment des bassins. Les études aujourd'hui c'est trop long, il faut des actes et pas faire n'importe quoi", indique encore Benoît Oudin. En attendant, il faudra des mois pour ces exploitants avant de reprendre une activité normale.