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Noémie Loiselle, avec AFP / Crédit photo : Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Les infirmiers libéraux ont manifesté ce samedi dans plusieurs villes de France pour réclamer des revalorisations et faire reconnaître la pénibilité de leur métier. Europe 1 s'est rendue à Villefranche sur Saône, avec le collectif "Libéraux en colère".

Des revalorisations salariales, une reconnaissance de la pénibilité de leur travail... Ce samedi, les infirmières et infirmiers libéraux manifestent dans plusieurs villes de France. Ces professionnels réclament la revalorisation des tarifs de leurs actes (remboursés par la sécurité sociale) comme les injections, pansements ou prises de sang, qui n'ont pas été revus à la hausse depuis 15 ans, malgré l'inflation soutenue. Ils souhaitent également une simplification de la "paperasse" qui leur est imposée et une hausse importante des indemnités kilométriques, aujourd'hui plus élevées chez les kinésithérapeutes ou les médecins, alors que "le prix du carburant est le même pour tout le monde", soulignent-ils. Europe 1 s'est rendue à Villefranche sur Saône avec le collectif "Libéraux en colère", où les revendications sont multiples.

Devant ce marché, tract à la main, une quinzaine d'infirmiers libéraux réclament une revalorisation des actes techniques. Stéphanie est mère de famille et infirmière libérale depuis huit ans dans l'Ain. Elle est aujourd'hui obligée de travailler aussi en intérim à l'hôpital pour avoir un salaire décent. "Nos salaires, nos actes, n'ont pas été modifiés depuis 2009. On a peur pour notre profession parce qu'aujourd'hui, avec les charges, on n'est plus gagnant. Il y a des soins, des fois, on les fait à perte. Si ça continue comme ça, on a estimé que 58% des cabinets vont fermer dans les cinq ans."

"On fait des journées de 10 à 12 heures"

Les infirmiers libéraux se disent aussi être les grands oubliés du Ségur de la santé et dénoncent le manque de reconnaissance de la pénibilité de leur travail. "On fait des journées de soins de 10 à 12 heures. C'est-à-dire qu'on commence à 6 h, on peut finir à 20h, 21h, 21h30. Au milieu, il y a tout l'administratif qui nous incombe, les ordonnances à enregistrer, les médecins à coordonner. Tout ça, c'est aussi du soin qui n'est pas payé", explique Gaëlle, infirmière libérale depuis quinze ans.

Déterminés, les infirmiers libéraux compte bien poursuivre leurs opérations escargot et de tractage dans la région pour continuer à alerter la population et le gouvernement sur leur situation.