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Chloé Lagadou , modifié à
Les professionnels "d'utilité publique" sont les premiers pénalisés par la pénurie de carburant. Tous s'inquiètent de ne plus pouvoir assurer leurs services et privilégient les patients qui ont des besoins de première nécessité. Au détriment de nouveaux patients, eux aussi pourtant à la peine.

C'est un défi qui dure depuis des jours : trouver du carburant. Au milieu des longues files d'attentes des automobilistes se trouvent des professionnels de santé eux aussi à la peine. Les médecins, infirmiers, ambulanciers sont les premiers pénalisés par la pénurie de carburant généralisée, au détriment de leurs patients. Ils sillonnent les routes avec des réservoirs remplis au compte gouttes. Bruno, ambulancier dans la Somme, est par exemple obligé de faire un tri dans sa patientèle. Il privilégie les rendez-vous quotidiens de chimiothérapie et de dialyse et refuse à contrecœur les nouveaux patients.

Un risque de laisser un véhicule sanitaire sur le bord de la route

"Des patients qui appellent pour du transport à la dernière minute, malheureusement, aujourd'hui, nous sommes dans l'obligation de refuser leur demande. Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir faire l'aller-retour sans être obligés de laisser un véhicule sanitaire sur le bord de la route", alerte-t-il.

Alors pour honorer le plus de rendez vous possible, Bruno optimise toute la place dans son ambulance. "Pour tout ce qui est le transport assis, nous avons le droit de prendre en charge trois patients en même temps dans le véhicule. Donc c'est ce qu'on essaye de faire au maximum afin de limiter les trajets à vide", explique l'ambulancier.

"Le but, c'est de continuer à soutenir nos patients"

Du côté des soignants, ils font eux aussi tout pour économiser l'essence. Les professionnels limitent leurs trajets personnels, explique Sophie Bauer, secrétaire générale du Syndicat des médecins libéraux. "Un grand nombre d'entre nous ont annulé leur week-end de façon à économiser du carburant. Le but, c'est de continuer à soutenir nos patients", confie-t-elle.

En attendant un retour à la normale, les professionnels de santé espèrent la mise en place d'un dispositif qui leur permettra d'être prioritaires à la pompe. Cette mesure est justement déjà actée dans le Pas-de-Calais, l'Oise, la Somme ou Lens. À noter qu'en Essonne et en Seine et Marne, la majorité des cars scolaires est supprimée ce matin, faute de carburant.