Un suspect a été mis en examen et écroué. 1:25
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Guillaume Biet avec AFP , modifié à
Un homme de 21 ans suspecté d'avoir agressé un photo-journaliste à Reims a été mis en examen et écroué pour "tentative de meurtre aggravé", a annoncé mercredi le procureur de la République. L'agresseur aurait porté des coups violents au photographe d'abord avec les poings, et ensuite avec l'appareil photo. 

Un homme de 21 ans a été mis en examen et écroué mercredi pour "tentative de meurtre aggravé", après la violente agression samedi à Reims d'un photo-journaliste du quotidien régional L'Union, dont le pronostic vital reste engagé, a annoncé le procureur. Le suspect, interpellé lundi, de nationalité algérienne, est soupçonné d'être celui qui a "porté les coups, d'abord avec les poings ensuite avec l'appareil photo" du photographe, alors que ce dernier "exerçait son métier, et pour ce motif", a déclaré le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse.

Un suspect déjà condamné 8 fois 

Le principal suspect est connu des services de police, puisqu'il a déjà été condamné à huit reprises pour cambriolage, trafic de drogue et violences en réunion. Habitant du quartier prioritaire de Croix-Rouge, où s'est déroulée l'agression, il doit également être mis en examen pour "participation à un regroupement armé en vue de préparer des faits de violence" et "non assistance à personne en péril". Un deuxième homme, soupçonné notamment d'avoir "asséné plusieurs coups de bâton (...) en direction de la victime" mais de manière "particulièrement vraisemblable" plutôt au sol que sur le corps, a été identifié mais pas encore interpellé à ce stade, a dit le procureur.

Samedi après-midi, le photographe Christian Lantenois s'était rendu dans le quartier avec une collègue, dans le but de couvrir des regroupements de jeunes "qui laissaient penser à la préparation d'affrontements", a expliqué Matthieu Bourrette. Selon l'enquête, "un groupe de trente individus était en train de préparer un rassemblement belliqueux en vue manifestement d'affronter une autre bande du même quartier ou d'un autre quartier de Reims".

Le photojournaliste en coma artificiel

C'est parce qu'il venait de photographier de loin, ces individus que le photo-journaliste a été agressé, a ajouté le procureur. "Il est probable que le groupe d'individus qui l'avait repéré voulait non seulement s'en prendre à lui, mais aussi récupérer la carte mémoire de son appareil photo, ainsi que les clichés", a précisé Matthieu Bourrette. Toujours dans un état grave et "depuis plusieurs jours placé en coma artificiel", Christian Lantenois a notamment été victime d'"un traumatisme crânien très sévère, (...) un hématome sous dural et une hémorragie cérébrale".

Son agression avait soulevé dimanche l'indignation de la classe politique, jusqu'à l'Elysée, qui avait demandé une interpellation "au plus vite" des auteurs. "Je veux assurer sa famille, ses proches, sa rédaction et toute votre profession, du soutien absolu du gouvernement et de la détermination absolue des pouvoirs publics à identifier et punir les auteurs de cet acte inqualifiable", a redit mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.