Alors que le budget de 31,4 milliards d’euros en 2015 pour la défense a été confirmé dans le projet de loi de finances 2015, Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées, parle pour la première fois à la radio. Il est revenu sur les opérations militaires en Irak par la France et il n'y a pas de doute pour lui : "Sur le plan militaire, nous gagnerons".
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"Nous avons tiré tous les jours de la semaine contre Daech". Le chef d'état-major s'est félicité de l'opération militaire menée contre Daech par l'armée française : "Nous obtenons des résultats remarquables". Il a parlé "d'une grosse opération" effectuée par deux rafales cette nuit contre un lieu où les combattants de Daech fabriquaient leurs bombes. Pierre de Villiers a parlé d'un résultat positif avec "12 buts", c'est à dire 12 bâtiments touchées. "70 bombes et 12 bombes guidées au laser" ont été larguées, ces dernières étant utilisées pour la première fois.
Il a justifié des temps de pause entre les attaques : "il nous faut du temps pour appréhender les cibles" mais maintenant, "la machine de la coalition est en route". "Nous avons tiré tous les jours de la semaine", a-t-il précisé.
L'interview du chef d'état-major des armées, Pierre de Villiers :
Des troupes françaises au sol ? Le plan prévu, "c'est que les troupes au sol, ce soit les troupes locales", a rappelé Pierre de Villiers. Il a précisé qu'il fallait à la fois former les troupes locales "sur un temps long" et obtenir des résultats sur le terrain "sur un temps court".
Le chef d'état-major des armées françaises a évoqué les quatre phases du plan de campagne : "contenir, contre-attaquer au sol, stabiliser et enfin, mettre en place une gouvernance". Mais "il faudra de toute façon une action au sol pour accompagner les bombardements au sol et regagner du terrain progressivement".
Sept des huit chefs de l'attaque d'In Amenas tués. P. de Villiers a révélé que des huit chefs de l'attaque contre la raffinerie en Algérie qui a causé la mort de 40 personnes, 7 avaient été "neutralisés", c'est à dire tués. Pour lui, si "on ne va pas les chercher sur place, ils viendront nous nuire chez nous". Il a tenu à faire savoir que les soldats français sont "exceptionnels" et qu'il ne faut pas se fier au peu communication que fait l'armée sur ses opérations.
Trois opérations extérieures mais un budget en baisse. En 2013, l'armée a dépassé son budget et il en sera de même sans doute en 2014. Malgré tout, l'armée voit ses effectifs baisser, "moins 7.500 personnes en moins par an jusqu'en 2018, soit 25% des effectifs depuis 2008", a détaillé Pierre de Villiers. Il a prévenu : "on ne peut pas aller plus loin, sauf si on veut un autre modèle d'armée". Le risque si l'Etat demande plus d'économies à l'armée, c'est que cette dernière "ne puisse plus remplir sa mission", a-t-il prévenu.
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