Plusieurs centaines de personnes ont défilé dimanche après-midi à Paris en soutien aux réfugiés et pour dénoncer l'état d'urgence, malgré l'interdiction de manifester en Ile-de-France décidée par la préfecture de police.
"Etat d'urgence, état policier !" Partis de la place de la Bastille, les manifestants sont arrivés place de la République encadrés par un important dispositif policier. "So-so-solidarité avec les réfugiés", "État d'urgence, état policier! On nous enlèvera pas le droit de manifester", ont notamment scandé les manifestants. "Le football reprend, les concerts reprennent, tout sauf les manifestations. C'est étrange dans un gouvernement de gauche", a déclaré un des manifestants, Luis, 40 ans. Cette manifestation, interdite en raison de l'état d'urgence décrété après les attentats du 13 novembre et prolongé pour trois mois par le Parlement, "était prévue au départ pour le droit à l'accueil des réfugiés", a rappelé ce manifestant.
Des Français inquiets face aux amalgames. Il se dit inquiet parce que la France "ferme ses frontières" et de "l'amalgame fait entre terroristes et réfugiés", en référence au fait que plusieurs auteurs des attentats sont soupçonnés d'être arrivés de Syrie en France en se mêlant au flux des migrants. Place de la République, l'ambiance est restée bon enfant. Certains ont fait face à la rangée de policiers déployés pour l'occasion et ont chanté sur l'air de la Carmagnole: "Le travail quand il est dur, c'est pour les immigrés bien sûr. Que veulent les sans-papiers? Justice et égalité, égalité des droits".
"Je suis content que les jeunes ne se laissent pas faire par l'état d'urgence", s'est réjoui Janos, 75 ans, un autre manifestant. "Ils n'ont pas à empêcher de manifester, ce n'est que dans les dictatures qu'on voit ça." Pour lui, l'état d'urgence est une mesure "liberticide et électoraliste". "Le gouvernement pense gagner des voix, mais c'est le FN qui va en profiter", estime-t-il.