Plus de 4.200 adultes recevront le baptême catholique en France, samedi soir, durant la nuit de Pâques, dont près de 300 personnes de tradition musulmane, un nombre en hausse ces deux dernières années, a indiqué vendredi la Conférence des évêques de France (CEF).
La vigile pascale, qui célèbre la résurrection du Christ, est traditionnellement la messe durant laquelle des adultes - les catéchumènes - accèdent au baptême. Ils seront 4.258 cette année (4.042 en métropole), un chiffre pointé en augmentation de plus de 40% sur dix ans, quand la plupart des voyants statistiques de l'Église catholique sont au rouge. Près de 60% des baptisés adultes ont entre 18 et 35 ans. Si 53% proviennent de familles de tradition chrétienne, les catéchumènes issus d'un environnement "sans religion" représentent 22% du total, en hausse de 35% sur dix ans.
7% des baptisés issus de familles musulmanes. Au moins 7% des baptisés, soit quelque 280 cette année, sont issus de familles musulmanes, a indiqué le père Vincent Feroldi, directeur du Service national pour les relations avec les musulmans au sein de la CEF, relevant que "jusqu'en 2016, le nombre de cas se situait toujours en dessous de 200". Pour ce responsable, l'arrivée de migrants "de culture arabo-musulmane" en France et la hausse, dans les populations de pays majoritairement musulmans, des personnes se disant athées a pu favoriser cette évolution quantitative. Se retrouvant en France, certains se disent qu'"une plus grande liberté religieuse est possible" et franchissent le pas vers la conversion, qui est "d'abord une rencontre personnelle avec le Christ".
Un parcours de deux ans pour être catholique. Certes, admet le père Feroldi, les conversions de l'islam vers le protestantisme évangélique sont plus nombreuses encore. "Il est quand même plus simple d'entrer dans ces Églises que dans le catholicisme, qui exige un parcours de catéchuménat sur deux ans", estime-t-il. Mais, souligne-t-il, il n'est pas rare que des musulmans devenus évangéliques rejoignent, ensuite, l'Église catholique. La question de la sortie de l'islam demeure délicate, selon l'ecclésiastique : elle peut être perçue comme un acte d'apostasie inacceptable dans l'entourage familial ou communautaire de candidats au baptême. C'est pourquoi certains reçoivent ce sacrement "dans une certaine discrétion", en dehors de la nuit de Pâques, qui a une dimension publique et festive forte. "Notre désir est de ne pas couper les personnes de leurs familles, de ne pas provoquer de souffrances inutiles", fait valoir le père Feroldi.