Polémique après la venue d'une militante palestinienne à l'Université Lyon II

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avec AFP
Ce vendredi à l'université de Lyon II, la présence d'une militante palestinienne lors d'une conférence a fait polémique alors que cette dernière avait pourtant été déprogrammé de la liste des intervenants. La ministre de l'Enseignement supérieure Sylvie Retailleau a estimé "honteux que cette décision n'ait pas été appliquée". 

L'Université Lyon II a été sommée de s'expliquer vendredi par sa ministre de tutelle et l'exécutif régional après la présence d'une militante palestinienne à une conférence dont elle avait été déprogrammée. Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), une organisation qualifiée de terroriste par l'Union européenne, a assisté jeudi soir dans le public aux débats et a brièvement pris la parole lors d'un temps d'échanges, selon des vidéos mises en ligne. Or, son "absence" à l'évènement, organisé par le syndicat étudiant Solidaires et le collectif Palestine 69, avait été requise par l'Université, après des interventions de la préfecture et de plusieurs députés Les Républicains.

La ministre de l'Enseignement supérieure Sylvie Retailleau a estimé "honteux que cette décision n'ait pas été appliquée". "J'encourage la présidente (de l'université) à prendre les mesures qui s'imposent", a-t-elle ajouté sur X (ex-Twitter). Dans un courrier consulté par l'AFP, le président de région Laurent Wauquiez (LR) a lui menacé de "suspendre ses coopérations" financières avec Lyon II s'il n'obtenait pas l'assurance que "cette prise de parole inacceptable ne s'est pas produite avec le consentement même tacite de l'Université". 

"Porte-parole de l'apologie du terrorisme"

L'ambassade d'Israël à Paris a quant à elle jugé, dans un communiqué, "choquant et consternant d'avoir laissé cette porte-parole de l'apologie du terrorisme déjouer l'interdiction de son intervention". C'était "une conférence publique", a toutefois relevé Jérôme Faÿner, président du collectif Palestine 69. "Nous avons laissé la parole à la salle. Dans ce cadre, elle a parlé 10 minutes sur 2h30 de conférence", a-t-il dit à l'AFP, en déplorant une polémique aux "proportions peu raisonnables". Contactée par l'AFP, la direction de l'Université n'a pas réagi dans l'immédiat.

Deux conférences en présence de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, soupçonné par Israël de liens avec le FPLP, ce qu'il nie, ont déjà été annulées cette année à Lyon par la municipalité.