Après une baisse continue des émissions de CO2 pendant 23 ans, la pollution atmosphérique des véhicules est repartie à la hausse en 2017. En cause, l'augmentation du nombre de véhicules à essence qui émettent plus de CO2 mais moins de particules fines.
Des émissions de CO2 en hausse. En 2017, les véhicules neufs immatriculés en France ont émis en moyenne 111 g de CO2 par kilomètre, soit un gramme de plus que l'année précédente, selon le rapport de AAA Data, le spécialiste des données dans le secteur automobile. Une hausse légère mais qui est le signe d'un grand changement dans les logiques d'achat des Français.
Plus de véhicules à essence qu'au diesel. Dans le sillage du "dieselgate" - le scandale qui a révélé que Volkswagen, et d'autres marques, utilisait des moteurs truqués pour réduire artificiellement ses émissions de CO2 - les consommateurs ont acheté davantage de voitures à essence, selon Guillaume Crunelle, expert automobile du cabinet Deloitte, interrogé par Le Parisien. Par ailleurs, la fiscalité va augmenter de 2,6 centimes par litre de gazole "chaque année pendant quatre ans" a annoncé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire en septembre dernier.
Autant d'argument qui ont conduit les ventes de véhicules diesel à baisser. En 2012, ces ventes représentaient 72% du marché. Cinq ans plus tard, elles n'étaient plus que 47,3%, selon les chiffres du Comité de Constructeurs français d'Automobiles (CCFA). Une mauvaise nouvelle pour les émissions de CO2 mais pas pour celles des particules fines.
Plus de CO2 mais moins de particules fines. Si les véhicules à essence, pour lesquels les Français optent de plus en plus, émettent plus de CO2 - responsable du réchauffement climatique -, ils produisent nettement moins de particules fines, ces éléments qui s'infiltrent dans les voies respiratoires et les détériorent. "On est coincé entre la peste et le choléra", reconnaît auprès du Parisien Jean Thévenom, responsable du réseau Transports et Mobilités durables de l'association France Nature Environnement.
Des carburants alternatifs. Parmi les solutions proposées : le passage à d'autres types de moteurs. Les véhicules électriques, par exemple, permettent de consommer 20% de carburant de moins que les diesels. Mais l'offre n'est pas encore suffisamment large pour que tous les consommateurs s'y mettent, assurent les spécialistes. Ces véhicules représentaient 1,08% des ventes en France sur l’année 2016. Or les constructeurs s'exposent à de lourdes amendes de la part de l'UE s'ils n'ont pas atteint l'objectif de 95 grammes de CO2 par kilomètre avant 2021.
General Motors, le mauvais élève
Parmi les constructeurs automobiles, certains font figure de bons élèves. C'est le cas des Français Renault et PSA dont les véhicules testés en laboratoire n'émettent que 107 grammes. En revanche, l'Américain General Motors, spécialisé dans les SUV, affiche 270 grammes, un taux bien supérieur à la moyenne de 1995 (176 grammes).
L'Italien Fiat est encore loin des recommandations de l'UE (95g) avec 122 grammes de CO2 émis par kilomètre. Quant à l'Allemand Volkswagen, il affiche encore 119 grammes. Seul constructeur déjà très proche des objectifs : Toyota. Les véhicules de la firme japonaise n'émettent que 98 grammes de CO2 par kilomètre.