De nouvelles règles ont été instituées à la faculté de médecine de Nancy. (Illustration). 1:25
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Mélina Facchin , modifié à
Interdiction de sortir son portable dans l’amphithéâtre, obligation de recouvrir la caméra de son ordinateur avec du scotch : les étudiants en première année de médecine de l’Université de Nancy sont soumis à de nouvelles règles. L'objectif : empêcher l'enregistrement et la vente de cours.

On ne rigole plus à la faculté de médecine de Nancy. Depuis la rentrée, les téléphones portables sont interdits dans l’amphithéâtre tout comme l'utilisation de la caméra de son ordinateur ou de sa tablette. L'enregistrement des cours de quelque manière que ce soit est également proscrit. 

Du haut de l’amphithéâtre des "première année", deux hommes, des "assistants d’enseignement" surveillent les rangs et s’assurent que le cours se déroule dans le calme. "Pas de téléphone, pas d’écouteurs, un scotch sur la caméra de notre ordinateur pour que les cours ne soient pas filmés et pas de photos", liste Alexia, 18 ans. Ceux qui dérogent à la règle encourent une convocation chez le directeur.

Éviter une fuite des cours

Avec ces nouvelles mesures, l’objectif de l’Université est de ramener le calme dans des amphithéâtres qui viraient parfois "à l’anarchie", affirme l’un des surveillants. Et aussi, et surtout, "d’éviter que les cours partent notamment vers des prépas privées", insiste Cédric Boura, directeur des études de santé. "Certaines prépas rémunèrent nos étudiants des années supérieures pour venir dans nos cours, les retranscrire et ensuite redonner ces supports à nos étudiants de première année en leur faisant payer bien sûr très cher", explique-t-il.

Les étudiants s'en accommodent 

Dans l'ensemble, les étudiants n'apparaissent pas traumatisés par ces nouvelles règles. "Au début, je les ai trouvées bizarres", reconnaît Tayeb, 17 ans, qui s’attendait à un peu plus de liberté une fois arrivé à l’université. "Mais une fois qu’ils nous ont expliqué pourquoi, on a compris et on respecte les règles", dit-il avec un sourire.

"Ce n’est pas non plus très grave", renchérit son camarade Youssef. "Moi, je trouve même cela normal que les professeurs n’aient pas envie qu’on copie leurs cours", ajoute Anael. "Finalement, pas de portable, c’est comme au lycée !" Des étudiants visiblement plus déterminés à faire partie des 35% qui passeront en seconde année qu’à transgresser le règlement.