Il n'y a pas d'âge pour apprendre à sauver des vies. Et en cette journée mondiale des premiers secours, de nombreux ateliers sont proposés par la Croix Rouge, les sapeurs-pompiers et la Protection civile pour apprendre aux enfants à avoir les bons réflexes. Ils sont 12 millions en France aujourd'hui, âgés de 3 à 20 ans. Mais qui peut faire quoi ? Et à quel âge ?
Apprendre tôt les gestes qui sauvent. Cela commence très tôt : dès l'âge de 3 ans, un enfant est capable de détecter une situation anormale. Par exemple, s'il trouve son père inanimé dans la maison, il ira - s'il a été sensibilisé - tout de suite chercher de l'aide ou il téléphonera au 18, parce qu'il aura appris à le faire.
Permettre de sauver 10.000 vies par an. Et plus cet enfant grandit, plus il peut apprendre les gestes qui sauvent : le massage cardiaque, la position latérale de sécurité. L'objectif, c'est que ça devienne un réflexe chez lui. "Dans la vie quotidienne, un ménage sur deux est touché pas un accident domestique. En France, il y a 50.000 cas de morts subites par arrêt cardiaque chaque année, soit 180 par jour", explique Christophe Talmet, de la Croix Rouge.
"Ces accidents se passent souvent dans la famille. Ce qui est important, c'est le tout premier témoin. Ça peut notamment être un enfant", avance-t-il. "Et à la différence de l'adulte, l'enfant a une réponse immédiate, il n'est pas dans le stress comme cela peut s’installer chez l'adulte", poursuit-il. "L'enfant qui a appris va donc immédiatement prendre conscience qu'il y a un problème et au moins appeler les secours. C'est pour ça qu'il est important de les former". En effet, une personne par famille formée aux premiers secours par famille suffirait pour sauver la vie de 10.000 personnes supplémentaires par an.
"Trop peu" de personnes formées. Samedi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait estimé que "trop peu" de personnes étaient formées aux gestes de premiers secours et que la France avait dans ce domaine "une considérable marge de progression". Rappelant que près de 100.000 personnes sont formées aux premiers secours chaque année, le ministre a jugé que c''était "à la fois beaucoup - surtout que cet effort est assuré essentiellement par des bénévoles" -, mais que c'était "aussi peu". "Trop peu, a-t-il poursuivi, si l'on compare la France à certains pays voisins européens où la part des citoyens formés au secourisme peut atteindre jusqu'à 80% de la population. Nous avons donc une considérable marge de progression".
Les enfants prennent les choses au sérieux. Au forum des Halles à Paris, où l'un de ces ateliers de formation aux premiers secours avaient lieu samedi, les enfants prenaient l'apprentissage très au sérieux. Les activités ont été adaptées selon l'âge des enfants avec, même, des jeux de memory pour les plus petits. Les plus grands, eux, s'exercent sur un buste en plastique. "Il faut garder son calme et après ça va", explique Anaïs, 10 ans, qui s'exerce. "Parce que si on fait un mauvais geste, si on fait le massage cardiaque alors que son cœur bas, ça peut empirer. C'est une chose très importante", souligne Anaïs.