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Mélanie Gomez, édité par Romain David , modifié à
Si 75% des futurs diplômés souhaitent s'installer en libéral, les conditions qu'ils réclament pour pouvoir exercer leur métier correctement pousse la majeure partie d'entre eux à renoncer.

Pourquoi et comment les jeunes médecins veulent-t-il encore s'installer en libéral ? L'Ordre des médecins s'est intéressé aux déterminants, aux motivations qui poussent encore les praticiens tout juste diplômés à ouvrir un cabinet. En effet, selon cette étude menée par la commission jeunes médecins de l'ordre, entre janvier et février, sur 2.443 internes interrogés, 75% envisagent ce mode d'exercice.

La première des conditions est la proximité de leur famille et des services publics. Ces futurs médecins sont prêts à s'installer dans un désert médical en milieu rural, à condition, pour 61% d'entre eux, de pouvoir y emmener leur famille dans de bonnes conditions, c'est-à-dire qu'il faut que leur conjoint y trouve un emploi, mais aussi qu'il y ait des services publics, comme des écoles pour leurs enfants.

Concilier vie personnelle et vie professionnelle 

Comme tous les jeunes de leur génération, ces médecins fraîchement diplômés sont prêts à travailler là où l'on a besoin d'eux. 82% des internes interrogés précisent toutefois qu'ils prévoient de se déterminer en fonction des horaires de travail qu'ils auront à faire. C'est notamment le cas d'Isaline, 27 ans, qui va ouvrir l'an prochain son cabinet de généraliste dans un désert médical. Néanmoins, la jeune femme ne veut pas sacrifier sa vie personnelle à sa profession : "Je ne compte pas, dès le début, même sans enfant, faire un temps plein. Je compte travailler quatre jours et demi par semaine au début, parce que ça me semble important d'avoir du temps pour moi", explique-t-elle à Europe 1.

"C'est un métier qui est prenant. Le médecin qui dédie sa vie à la médecine, avec des patients qui vont chez lui jusqu'à 23 heures, c'est relativement fini. Je vais me forcer à avoir des temps de pause pour pouvoir continuer à bien faire mon travail et restée passionnée", poursuit-elle.

Exercer en équipe

Pour parvenir à préserver sa vie personnelle, Isaline entend ouvrir un cabinet avec une autre généraliste et même sûrement un kinésithérapeute. Il s'agit d'ailleurs de l'autre déterminant à une installation en libéral : les futurs médecins ne veulent plus travailler seuls. Ils veulent pratiquer dans une maison de santé ou au moins dans un exercice coordonné avec des infirmières, des pharmaciens, des sages-femmes ou d'autres praticiens. Autant de critères qui semblent toutefois difficiles à réunir, puisque seuls 12% des nouveaux inscrits à l'Ordre des médecins en 2018 exerçaient en libéral, les autres étant salariés ou remplaçants.