L'homme de 29 ans était lui-même étonné qu'on le laisse travailler avec des enfants. Employé en tant qu'animateur périscolaire par la ville de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, comment Edouard de B. a-t-il pu agresser sexuellement une quinzaine de petits garçons, dont deux racontent des viols, alors qu'il avait déjà fait l'objet de plusieurs signalements pour des comportements pédophiles ? La question est au cœur de son procès, qui s'est ouvert devant les assises de Nanterre, vendredi matin.
"Dès le mois de décembre 2012, tout cela aurait pu s'arrêter". Recadré en 2012 puis suspendu par la structure municipale qui l'employait en 2013, Edouard B. a en effet été réintégré dans une autre école de la ville, où se sont déroulés les faits examinés par la justice. Pour les parents, défendus par Me Marie Grimaud, c'est l'incompréhension. "Dès le mois de décembre 2012, tout cela aurait pu s'arrêter", estime l'avocate.
"Nous représentons ici aujourd'hui huit enfants, qui ont tous été agressés et violés sur l'année 2014 et sur l'année 2015", poursuit-elle. "Quand vous allez le matin à l'école, qu'on vous dit que vous ne pouvez pas rentrer pour une question de vigipirate et que vous faites confiance aux adultes, derrière, quand vous apprenez que ces mêmes adultes n'ont pas dénoncé ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont entendu, la colère est là."
Une autre enquête en cours. Mais à l'audience, la présidente de la cour d'assises l'a fermement rappelé, vendredi matin : il n'est pas question de juger la mairie de Courbevoie et son centre de loisirs. Tous deux font l'objet d'une autre enquête, toujours en cours. Le procès, qui doit durer une semaine, ne porte que sur les faits commis par l'ancien animateur.