La cour d'assises de Seine-Saint-Denis, qui juge l'ancien secrétaire d'Etat Georges Tron pour viols en réunion, a rejeté vendredi la demande de renvoi de la défense qui estimait que la "sérénité des débats" n'était plus assurée au vu de la médiatisation de l'affaire.
Un sujet d'Envoyé spécial pointé par la défense. Les avocats de la défense avaient dénoncé plus tôt la mise en cause, par des journalistes, de la conduite des débats par le président de la cour d'assises et la diffusion jeudi soir d'un sujet d'Envoyé spécial avec la participation d'une plaignante, Virginie Ettel, et d'un témoin.
On reprend. "Il convient de rejeter la demande de renvoi sollicitée". Le procès va continuer. #Tron
— Margaux Lannuzel (@MargauxLannuzel) 15 décembre 2017
La cour considère "que la diffusion du reportage relève de la liberté d’information" #Tron
— Margaux Lannuzel (@MargauxLannuzel) 15 décembre 2017
"Il nous a roulé dans la farine". La décision a été accueillie avec fureur par l'avocat de Georges Tron, Me Eric Dupond-Moretti, affirmant que la demande de renvoi avait été faite par la défense pour "soulager" le président de la cour d'assises, qui avait selon lui déclaré aux avocats qu'il aurait préféré "que ce soit une femme qui préside". Le président a évoqué "une conversation privée à laquelle vous n'étiez pas présent Me Dupond-Moretti", avant de suspendre à nouveau l'audience. "Il nous a roulé dans la farine", protestait le ténor du barreau au début de cette suspension.
L'avocat général s'était opposé à la demande de renvoi, affirmant qu'il s'agissait d'un "écran de fumée" de la part de la défense. "Si vous devez être acquitté, autant l'être tout de suite, pourquoi reporter ?" avait-il lancé, affirmant que le "débat a lieu ici, ce qui se passe à l'extérieur m'est parfaitement égal".
La défense avait saisi jeudi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour demander la déprogrammation d'un sujet d'Envoyé spécial qui a été diffusé dans la soirée sur France 2, nommé "Un maire aux assises : celle qui accuse". Virginie Ettel, une des accusatrices de Georges Tron et de son ancienne adjointe Brigitte Gruel, témoigne dans ce sujet, de même qu'une ancienne attachée parlementaire de Georges Tron, appelée à témoigner. La défense dénonce aussi la "mise en cause" dans des tweets de journalistes de la manière dont le président conduisait jeudi l'interrogatoire de Virginie Ettel. L'avocat de Brigitte Gruel, Frank Natali, s'était associé à la demande du renvoi du procès.
Jusqu'au 22 décembre. Georges Tron est accusé par deux anciennes employées municipales de viols et agressions sexuelles avec la participation de son ex-adjointe à la Culture. Tous deux clament leur innocence. Le procès, qui a débuté mardi, est prévu jusqu'au 22 décembre.