Projet d'attentat contre un sémaphore militaire : trois hommes renvoyés aux assises

Les trois hommes sont soupçonnés d'avoir voulu s'attaquer au site du sémaphore de la Marine nationale de Bear à Port-Vendres.
Les trois hommes sont soupçonnés d'avoir voulu s'attaquer au site du sémaphore de la Marine nationale de Bear à Port-Vendres. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les trois hommes, âgés aujourd'hui de 19, 21 et 25 ans, sont renvoyés devant une cour d'assises spéciale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Les juges d'instruction ont renvoyé devant une cour d'assises trois jeunes radicalisés arrêtés en juillet 2015 et soupçonnés d'avoir projeté une attaque contre un sémaphore militaire du sud de la France et la décapitation d'un officier, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire. Arrêtés le 13 juillet 2015, les trois amis, dont l'un était un ancien soldat de la Marine, sont soupçonnés d'avoir projeté un attentat contre le sémaphore de Béar, à Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales.

Selon les enquêteurs, leur plan consistait en une attaque de soldats et la décapitation filmée du commandant de ce site de la Marine nationale. Dans une décision datée du 17 mai, les magistrats ont ordonné le renvoi devant une cour d'assises spéciale d'Ismaël K., 19 ans, Antoine F., 21 ans, et Djebril A., 25 ans, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Le parquet de Paris avait demandé un procès devant le tribunal correctionnel, pour des qualifications moins graves, selon une source proche du dossier.

Rencontre sur un forum de jeux vidéo. Les trois écroués font également l'objet de poursuites criminelles pour avoir voulu rejoindre les rangs du groupe djihadiste État islamique en zone irako-syrienne. L'un d'eux, Djebril A., a fait appel de son renvoi en procès. Les trois hommes avaient fait connaissance sur le forum d'un site de jeux vidéo en 2014 avant de fomenter leurs desseins djihadistes sur les réseaux sociaux, notamment via la messagerie cryptée Telegram. Ismaël K., le benjamin du groupe, avait reconnu être en contact avec un membre du groupe EI, qui lui avait donné pour consigne de "frapper sur place en France". Sous le coup d'une interdiction de sortie du territoire, il ne pouvait se rendre en Syrie, selon une source proche du dossier. Djebril A., ancien soldat, avait reconnu avoir suggéré de s'attaquer au sémaphore de Béar où il avait été affecté comme guetteur avant d'être réformé de la Marine début 2015.

Lors des perquisitions, les enquêteurs avaient retrouvé des caméras, du matériel paramilitaire, des manuels en ligne de confection d'explosifs et un guide pour les aspirants au djihad syrien, mais ni armes à feu ni explosifs.  Les suspects ont contesté la matérialité du projet, présenté comme une idée floue et non aboutie.