Alors que le projet de loi agriculture et alimentation est débattu à l’Assemblée nationale, le PDG des hypermarchés Leclerc s’insurge contre un risque d’augmentation des prix des produits alimentaires. "Dans le projet de loi, il y a des choses que je trouve de l’enfumage : le lobby de quelques distributeurs et quelques industriels essayent de faire remonter les prix des distributeurs les moins chers, de 1 à 10%", a expliqué mardi Michel-Édouard Leclerc, invité d’Europe Soir.
Une hausse qui ne profitera pas aux agriculteurs. Michel-Édouard Leclerc évoque ici la hausse du seuil de revente à perte, prévu dans le projet de loi, à 10% : en somme, un produit acheté 100 euros ne pourra pas être vendu moins de 110 euros par le distributeur. "Ça me laisse perplexe. On nous dit que c’est nécessaire, que cet argent - qui va enrichir les industriels - devrait ruisseler vers les agriculteurs. Mais c’est une connerie : jamais les agriculteurs ne verront le bénéfice de cette hausse car il s’agit à 70-80% de produits de grandes marques multinationales, qui incorporent très peu de matière première agricole française", détaille-t-il, en citant entre autres le cacao et le café.
Impact sur le pouvoir d’achat des clients. Michel-Édouard Leclerc assure également que cette hausse du seuil de revente à perte va également impacter le porte-monnaie des Français. Citant une étude d’impact de la mesure sur le pouvoir d’achat réalisée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, le PDG du groupe Leclerc affirme qu’il y aura une hausse des prix "de 1,8 à 2 milliards" d’euros dans les rayons. "Et personne ne dément" ces chiffres, affirme-t-il, reconnaissant au passage défendre ses propres intérêts de distributeur alors que les hypermarchés Leclerc se battent pour une politique de prix bas.